tes yeux, bijoux froids où se mêle l'or avec l'argent

it's all about you
amoureuse des fleurs, elle a longtemps songé à en faire sa carrière -- versatile, elle n'a jamais su rester dans un seul domaine à l'université de san francisco, éternelle indécise qui a fini par se plaire dans la peinture -- adoratrice de l'astrologie, elle ne peut nier que son signe solaire la représente à merveille -- ne supporte pas l'arôme du café, elle boit uniquement du thé aux parfums doux -- petite dernière d'une fratrie de trois enfants, adoptée, choyée dès sa naissance par la famille wilson -- a passé tous les étés de son enfance dans l'hôtel de son grand-père, puis de son père lorsqu'il l'a repris, le seul endroit qu'elle a toujours considéré comme sa maison -- elle a toujours été plus proche de son frère que de sa soeur aînée, moins d'écart au niveau de l'âge, une relation privilégiée qu'elle a toujours partagé avec lui, un soutien infaillible sur lequel elle pourra toujours compter -- revenue à carmel il y a deux mois après une vie à san francisco en parallèle de ses étés ici, elle ne s'est jamais plus sentie en sécurité et chez elle qu'ici, dans l'hôtel qui appartenait à leur grand-père -- elle a toujours aimé peindre les paysages du village, ceux qui l'ont inspiré le plus dans toute sa carrière, elle y a consacré une collection entière -- avant l'accident, melia était une peintre en vogue à san francisco, nombreuses expositions étaient organisées avec ses toiles, pâtisseries de chez eux qu'elle insistait pour faire à chaque fois, pour se sentir un peu plus chez elle -- elle a perdu ses parents, sa belle-soeur et sa nièce dans un accident de voiture il y a six ans, elle ne s'est jamais vraiment remise de cette disparition alors qu'elle s'était disputée avec son père seulement quelques jours auparavant -- violoniste de talent, elle s'exerce depuis une quinzaine d'années, il ne passe pas un jour sans qu'elle ne joue -- depuis son arrivée à carmel, elle passe la plupart de son temps à l'hôtel, à flâner dans la ville et contempler les vagues sur la plage, apaisement partiel qu'elle ne trouve nulle part ailleurs -- elle n'a pas touché à ses pinceaux depuis l'accident, incapable de remettre les pieds dans la maison qu'ils habitaient auparavant, là où tout son matériel, toutes ses oeuvres sont restées -- amoureuse de poésie, elle s'est souvent essayée à cet art sans grand succès ; elle se contente de lire ses poètes préférés, baudelaire, voltaire -- récemment devenue agoraphobe, elle apprécie le nombre d'habitants dans carmel qui lui permet de s'éloigner des bains de foules quotidiens de san francisco -- après ses études, elle est partie pendant un an visiter toute l'europe aux côtés de son petit-ami et futur mari, finn -- enfant de la lune, melia est souvent perdue dans ses pensées, jamais pleinement présente dans le monde qui l'entoure ; plus dans le sien, un monde paisible et ensoleillé dans lequel rien ne peut lui arriver -- le couple langston avait fini par se faire une grande renommée dans la ville de san francisco, richesse qui était connue de tous ceux qui s'intéressaient à leur duo ; un soir de janvier, leur maison a été cambriolée, barbarie qu'elle ne saura jamais oublier, quatre coups de poignards dans son ventre, finn a la gorge tranchée, bébé et futur parti en fumée -- suite à cela, elle a passé un mois dans le coma, choc qui était trop profond pour que son corps et son âme ne puissent le supporter, lyam lui a proposé de venir à carmel à la fin de sa convalescence -- elle a mis plusieurs semaines avant de retrouver l'usage de la parole, encore maintenant il est difficile pour elle pour parler longuement, paroles lentes et lointaines qui s'écoulent de ses lèvres -- elle ne se nourrit pas vraiment constamment, picore ça et là des fraises et des pêches, incapable d'ingurgiter quoi que ce soit de trop important, de trop consistant -- passionnée de mythologie, elle passe la plupart de ses journées à lire des livres sur les grecs et les romains, quelque part dans l'hôtel ou sur la plage -- préfère faire abstraction des regards et des mots dits tout bas sur son passage, melia pour folle du village, le chat noir qu'on ne veut pas approcher comme si elle avait la peste bubonique