run into (jillian)

run into : (verb).
1. collide with
2. meet by chance

Il est 7h00. Tony quitte son domicile, déjà en tenue de sport, abandonnant Lucia à son bol de céréales avant d'entamer son jogging matinal. Aujourd'hui il en particulièrement besoin. Sa vie entière semble s'être décidée à bousculer sa routine, entre Teodora qui veut changer le restaurant, un nouveau bébé dans la famille, Lucia plus rebelle que jamais... mais personne, non personne, ne lui enlèvera sa demi-heure de course qu'il s'autorise tous les matins. Il s'échauffe doucement prenant le temps d'observer son jardin, notant mentalement les quelques modifications qu'il faudra faire prochainement. Enfin, il s'élance. Le rythme régulier et oh, si familier de ses pieds frappant le trottoir lui amène déjà un sourire au visage. Comme à son habitude, il écoute un podcast, simple et sans prise de tête, le sujet du jour et l'élevage d'abeille. Il laisse son esprit vagabonder sur cette possibilité, envisageant les pours et les contres qu'il ajoute à sa liste mentale. Tony aime être préparé. Il n'aime pas l'inattendu. C'est pour cela qu'il court tous les matins le même circuit, le faisant passer devant la maison de sa sœur, enfin de ses sœurs devrait-il dire maintenant, avant de rejoindre le chemin côtier. La vue est magnifique mais ce chemin a pour désavantage d'attirer pas mal de joggeurs du dimanche ou des promeneurs en ballade avec leurs chiens. Depuis toujours, Tony est allergique à ces animaux et il ne se réjoui guère à l'idée d'en croiser et de ressortir les yeux brillants et irrités. Néanmoins, il n'en croise qu'un seul ce matin, tenu en laisse par sa maîtresse qui semble être au milieu d'un run elle aussi. Tony n'y prête guère attention, et pourtant son cerveau déjà bien occupé lui indique qu'elle semble se diriger vers lui. Lui étant déjà bien à droite et le chemin étant pratiquement vide à gauche, il est logique que la femme et son chien se dirigent dans cette direction afin d'éviter l'impact et par conséquent il n'y pense plus. Pourtant, les voilà qui se rapproche de plus en plus et la jeune femme ne semble pas vouloir se décaler.... Tony commence à freiner mais clairement si elle n'y met pas du sien, cela va être tendu. « Hey, partage la route un peu ! » l'interpelle-t-il, sans grande finesse. Cela semble la faire réagir. Pas suffisamment. Tony est obligé de s'arrêter complètement pour éviter la collision et il peste à mi-voix mais à mi-voix seulement. Il retire ses écouteurs, pensant que peut-être cette interruption est délibérée. « Il y a un problème? »

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Invité

RUN INTO

Tony & Jillian

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Courir était une activité que Jillian avait toujours apprécié, elle la pratiquait depuis son adolescence et pas seulement durant les cours de sport du lycée. Lorsqu’elle s’entraînait à l’armée, c’était l’une des rares personnes à avoir suffisamment d’endurance pour aller jusqu’au bout, mais aussi à aimer faire ça. Beaucoup de personnes se laissaient de ça, faisaient un peu de jogging et s’arrêtaient pour ne plus jamais reprendre. La jeune femme en faisait maintenant plus que jamais, presque tous les jours, c’était ce qui lui permettait d’avoir une bonne raison de prendre l’air et de faire de l'exercice, elle ne comptait pas piétiner dans sa maison comme en faisant parti. Les rares moments où elle n’enfilait pas ses baskets étaient ceux qu’elle passait avec son mari, qui n’aimait guère l’accompagner dans son sport, étant déjà bien fatigué de ses longues journées de travail. Aujourd’hui il était censé passer sa journée avec elle, mais son téléphone sonnait sans cesse, il finit par y répondre et par partir pour résoudre une urgence. Jillian était blasée, même si son métier était des plus admirables, il était vachement envahissant. Le programme de sa journée étant parti en fumée, elle décida de faire du sport pour se défouler, même si l’horaire était bien matinal. Bien qu’elle n’ait aucune activité professionnelle, elle n’arrivait pas à se lever tard, elle était réglée pour se lever tôt et l’alarme de réveil de son époux ne risquait pas de l’aider à changer ses habitudes. Elle réveilla son chien et lui laissa un peu de temps de bien se réveiller, avant de sortir avec lui à l’extérieur. Jillian s’équipa de ses écouteurs et rejoignit le chemin qu’elle avait l’habitude de prendre. Étant coupée du monde avec sa musique, elle perçut à peine que quelqu’un parlait. Elle croyait qu’il y avait d’autres personnes aux alentours, alors elle ne comprendra pas que ça lui était adressé directement. Jillian cru frôler une personne, qui parlait clairement à elle au vu de la proximité. Le chien de l’aveugle se mit à aboyer, sentant la tension. “ Calme-toi, Puck. ” Il lui obéit et s’assit. “ Non il n’y en a pas. Enfin si… ” Elle marqua une courte pause. “ C’est que je ne vois pas, ce n’était donc pas dans mes intentions de vous rentrer dedans… ” Si elle n’avait pas été contrariée un peu plus tôt dans la journée, elle se serait peut-être excuser, mais là elle n’était clairement pas d’humeur...

CODAGE PAR AMATIS

run into
@Jillian Waterford

run into : (verb).
1. collide with
2. meet by chance

Les aboiements du chien font prendre un pas de recul à Tony. Il préfère éviter tout contact avec ces bêtes, un réflexe ancré en lui depuis l'enfance, fruit de nombreuses et nombreuses avertissements parentaux. Il n'en a absolument pas peur mais leur simple présence peut lui provoquer un urticaire généralisé, ce qui n'est définitivement pas dans ses plans pour la journée. La joggeuse interpellée par Tony s'explique sur la situation et son soucis canins passe à l'arrière plan de ses préoccupations. Comment a-t-il pu être aussi aussi idiot ? Et encore pire, manquer de sensibilité à ce point. Toujours être agréable, tu ne sais jamais ce que vit ton voisin, était pourtant une leçon que sa grand-mère favorite, Lauren, lui avait souvent répétée enfant. Bon, Tony n'avait jamais vraiment apprécié cette phrase car elle était souvent évoquée pour excuser les petites brutes qui s'en prenaient à lui, mais elle garde une certaine vérité qui en l'occurrence aurait pu être prise en considération aujourd'hui. Il se sent vraiment con. Tony ne jure pas beaucoup mais la situation le mérite. Il soupire et passe les mains sur son visage, interrompant sa tentative de jogging sur place. Sa tête n'est plus dans son rythme de toute façon. « Je suis désolé. J'étais dans mes pensées et j'ai pas fait attention. C'était... insensible de ma part. Veuillez m'excuser. » Il a envie de s'expliquer : ma fille est distante, mes sœurs sont sur mon dos, j'ai perdu mon inspiration pour ma véritable passion, mais cette pauvre femme ne mérite pas qu'il l'agace de ses tracas quotidiens. Elle a probablement les siens, comme tout à chacun. Cependant, il n'arrive pas à échapper à sa culpabilité et à sa stupidité. « Vraiment, je me sens comme un idiot, j'ai été inutilement grossier, est-ce que je peux vous inviter à manger pour m'excuser ? » Il réalise la manière dont sa phrase pourrait être comprise et rajoute rapidement : « Je suis propriétaire d'un restaurant en ville, le Laurena's. » Tant pis. Même s'il doit subir la présence d'un chien au sein du restaurant pendant une soirée, il fera le plein d'anti-allergique et tiendra bon, c'est la meilleure chose à faire. Comme pour lui rappeler la sévérité de son allergie, un éternuement lui échappe. Il jette un coup d’œil à l'animal qui le lui rend, assis stoïquement aux pieds de sa maîtresse. Cela ne fait que quelques minutes qu'il est arrêté là mais déjà le canidé fait son effet.

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