bicycle (jeremiah)

« Je vais être en retard, Batman, va falloir que tu bouge tes grosses fesses, si tu veux pas que je t’éjecte, touffe de poils… » Elle laisse ses doigts courir dans la fourrure du félin alors que ce dernier ronronne, pas du prêt à accéder à sa demande, bien installer sur ses genoux. Elle aimerait pouvoir rester là, sur son canapé avec son chat, plutôt que de devoir aller travailler, devoir porter ce masque de gentille barmaid prête à servir tous les clients sans exceptions, même les plus lourds, et avec le sourire, s’il vous plaît. Mais malheureusement, elle n’a pas vraiment le choix, si elle veut pouvoir payer son loyer à la fin du mois. Et au moins, l’avantage de ce job, c’est qu’elle peut avoir toutes les grasses matinées qu’elle veut. Elle soulève la bête, qui grogne, pour la forme, avant de le redéposer sur le canapé alors qu’elle se lève, enfile ses chaussures. Elle attrape son sac et file vers la porte, jette un dernier coup d’œil remplie d’envie vers son chat. Lucky bastard. « A ce soir mon gros ! Et pas trop de folie en mon absence ! » Une orgie de croquettes est si vite arrivée… Elle descend les escaliers, enfourche son vélo et file vers l’hôtel aussi vite qu’elle le peut. Non pas qu’il y ait énormément de clients à cette heure-ci, mais si elle arrivait trop souvent en retard, elle finirait par se prendre une remarque du manager, et sans ce job, elle ne sait vraiment pas ce qu’elle ferait de sa vie. Non pas qu’elle sache vraiment quoi en faire aujourd’hui, mais barmaid, c’est toujours mieux que rien. Elle passe par la case vestiaire, enfile cet uniforme qu’elle déteste en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et la voilà derrière le bar, sourire colgate plaqué aux lèvres alors que les premiers clients de l’hôtel font leur apparition.

La soirée passe, elle enchaîne les verres avec automatisme, sans vraiment prêter attention aux gens qui l’approchent, se défait des types un peu lourds qui essaient de la draguer en essayant comme elle peut de ne pas leur coller son poing dans la figure. Un soir classique, en somme. Du moins, jusqu’à ce qu’il débarque. Son sourire professionnel s’efface instantanément de son visage alors qu’il vient s’installer au bar, c’est plus fort qu’elle. Elle ne le supporte pas. Il a beau faire partie de la famille qui s’occupe de l’hôtel, c’est épidermique, dès qu’elle l’aperçoit, elle a envie de lui en coller une. Elle sert les autres clients, le fait poireauter juste ce qu’il faut pour que ça reste dans le raisonnable avant de lui apporter son verre de whisky, sec. Toujours la même chose. Non pas qu’elle ait une attention particulière à ce qu’il boit, lui, en particulier. Elle a toujours mis un point d’honneur à retenir les préférences des habitués. Et quand on sait que le bar de l’hôtel est l’un de ses terrains de chasse préféré… « Alors, on cherche sa conquête du soir ? Qui sera la pauvre victime, cette fois ? La poupée barbie, là-bas dans le coin ? Ou la rousse au décolleté tellement plongeant qu’il ne laisse aucune place à l’imagination ? »

Il n’était fâché que la journée soit enfin derrière lui. Il bossait d’arrachepied sur son projet d’image. Il avait soumis le projet au conseil, qui avait été approuvé, mais ça ne s’arrêtait pas là. Jeremiah devait monter un dossier et c’est ce qui lui prenait la tête. Ce n’était pas rien bâtir un parc aquatique. Il avait mis sur pause ses autres projets pour focus sur celui-là, un seul projet l’occupait plus que tous les autres réunis. Heureusement que le garçon était de ceux qui trouve une satisfaction incroyable dans la réussite de sa carrière. L’absence de soleil le sorti de ses pensées et posa son regard sur l’horloge dans son bureau qui indiquait une heure avancée de la soirée. « Je pourrais bien m’accorder une petite pause. » Il se parlait souvent seul, il avait l’impression de discuter avec Fiona, le garçon avait fini par se convaincre qu’elle était décédée, jamais il ne pourrait croire qu’elle l’ignorerait volontairement depuis toutes ces années. Jeremiah pouvait presque sentir sa main sur son épaule et approuvé qu’il méritait une heure ou deux de détente. Soyons réaliste, Jeremiah se doutait qu’en franchissant la porte de son bureau il n’y remontrait que s’il n’était pas seul. Il posa sur son bureau les papiers qu’il aurait besoin pour plus tard, remis son veston sur ses épaules et fonça droit vers l’ascenseur qui le conduirait vers son lieu favori ; le bar. Les serveuses et les Barmaids étaient toutes en adoration devant lui et il adorait cette attention. Le cœur n’était peut-être pas disponible, mais le corps lui, il cherchait toujours l’appel du sexe. À peine rentre-t-il qu’il se sent déjà devenir la vedette de l’endroit. Il aimait jouir des plaisirs qu’apportait d’être un Wilson, d’avoir le pied dans la grande famille. « Jeremiah ! » Lui lance une blonde dont il ne se souvient pas du nom, mais il posa ses yeux sur sa poitrine et quelque chose lui disait qu’il avait dû avoir bien du plaisir avec elle. Elle s’avance vers lui et entoure son cou de ses bras avant de venir l’embrasser. Jeremiah rigole légèrement, plutôt inconfortable. Habituellement il fuit comme la peste les hystériques qui s’imaginaient pouvoir conquérir son cœur. « Hey ! Je prends un verre et je te rejoins dans mon bureau ? » Sans scrupule, il savait qu’il n’y monterait pas. Il ne voulait surtout pas avoir dans les pattes une casse-couille. Il détestait devoir jouer les méchants aussi durement, ce n’était pas dans ses habitudes, mais il ne pouvait pas non plus supporter une fille qui l’embrasse publiquement comme ça ? C’était quoi son problème ? La fille glousse, Jeremiah lui donne une petite tape sur les fesses pendant qu’elle s’éclipse jusqu’à son bureau. La pauvre. Jeremiah roule des yeux alors qu’elle quitte son champ de vision, puis tourne les talons pour se rendre au bar. Il lève les yeux et son corps tout entier réagit de façon électrique. Dès qu’il l’avait vu elle l’avait paralysé, la ressemblance était si frappante. Ça faisait mal parce qu’elle lui ressemblait tant et en même temps, pas du tout. Le garçon s’installe au bar et il attend, il le sent qu’elle fait exprès de le faire attendre. Elle ne le supporte pas, en même temps il a parfaitement conscience de ne pas aider à se rendre sympathique. Il n’avait jamais voulu qu’elle travaille au bar, mais visiblement ce n’était pas lui qui avait le dernier mot. Lorsqu’Erinn daigne finalement lui apporter son verre de whisky sec elle lui sert une réplique digne d’elle. C’était ça, la grande différence entre Fiona et elle. Fiona n’était pas agressive, ni toujours sur la défensive. « Je pensais plutôt repartir avec Colleen, j’ai pas envie de devoir tout montrer à une novice ce soir, je prendrais une habituée. » Colleen, une collègue de travail d’Erinn. Il n’avait aucune idée si elle était là ce soir, mais il avait envie d’embêtée Erinn. Inévitablement, il aimait tourner le couteau dans la plaie qu’elle devait être la seule employée du bar qui n’avait pas goûter au plaisir de Jeremiah Middleton. «  Et toi, Erinn ? Tu vas finir la soirée toute seule chez toi avec ton chat ? » L’image la fait bien rire et il boit cul sec et dépose son verre vide devant elle. «  C’est vide, Erinn. » Lueur provocatrice dans les yeux, elle devait être la seule employée à ne pas louanger le garçon, mais qu’est-ce qu’il s’en fichait. Une partie de lui disait qu’au moins, c’était comme si elle était Fiona.

Il lance une pique, lui renvoie son sarcasme puissance mille en plein face, comme à son habitude. A croire qu’ils ne savent communiquer que comme ça, en enchaînant les attaques les unes après les autres. Elle lui sert sa plus belle moue boudeuse avant d’envoyer ses espoirs voler en éclats. « Oh, désolée de te décevoir, mais elle est de congé ce soir… Va falloir trouver ton bonheur ailleurs. Peut-être avec la blonde qui s’est jeté à ton cou y a pas cinq minutes ? » Elle lui lance son plus beau sourire hypocrite avant qu’il ne mentionne sa soirée à elle, sa solitude, son chat. Et ça pique nettement plus que ça ne devrait. Elle n’a jamais réellement compris pourquoi il ne pouvait pas la supporter, depuis son premier jour. Elle n’avait même pas encore passé l’entretien qu’il s’était déjà montré désagréable, et s’il avait eu son mot à dire, elle n’est pas sûre qu’elle aurait obtenu le job. Et plus les mois passaient, moins elle comprenait ce qu’il avait à lui reprocher. Elle avait toujours été une employée modèle, à l’heure, aimable avec les clients, ne rechignant jamais à faire des heures supplémentaires, à faire des trucs en plus à côté du bar quand il y avait besoin. Alors pourquoi il la détestait autant ? Pire, pourquoi draguait-il à peu près tout ce qui bougeait sauf elle ? Non pas qu’elle aurait répondu par l’affirmative – quoiqu’elle le trouve plutôt agréable à regarder – mais elle ne comprenait pas qu’il soit aussi désagréable avec elle. « Au moins a-t-il le mérite de ne pas être un connard fini, lui. » Elle le laisse à son verre, retourne servir quelques clients, avant qu’il ne l’interpelle, de son charme légendaire. Elle arque un sourcil, se penche légèrement par-dessus le bar pour que ses mots ne soient entendus que de lui. « Désolée de ne pas être entièrement dévouée à ton service, contrairement à certaines, mais j’ai d’autres clients qui m’attendent. » Elle se redresse, sourire aux lèvres avant de l’abandonner à son verre vide, son attention toute dévouée à ces parfaits inconnus qui lui donne l’excuse parfaite pour éviter le Middelton. Après quelques minutes, elle finit par enfin attraper la bouteille de whisky, s’approche à nouveau de lui sans pour autant le regarder, remplie son verre avant d’apercevoir une brune s’approche du bar, apparemment prête à s’installer sur la chaise vide à côté de lui. Elle roule des yeux alors qu’elle se penche à nouveau vers lui pour lui souffler quelques mots. « La chasse ne perd pas tout son intérêt quand les proies se jettent volontairement dans tes filets ? Ta vie doit être bien ennuyeuse pour que t’arrives à trouver de l’excitation là-dedans. » Elle se redresse juste avant que l’autre ne prenne place à ses côtés, et alors qu’elle prend sa commande, vodka martini, tellement classique, une idée germe soudain dans son esprit. Stupide, certes, mais qui l’amuse beaucoup sur le coup. Alors qu’elle sert la boisson de la demoiselle, elle simule une erreur de placement du verre, légèrement trop proche du bord du bar, et ce dernier se renverse sur la robe qui a dû lui couter un bras. Erinn se fond en excuses, une main sur les lèvres en fausse expression de choque alors que la victime s’éloigne vers les toilettes, probablement pour essayer de rattraper le carnage. Une fois hors de vue, elle s’arme de nouveau de son sourire en coin, alors qu’elle jette un œil à Jeremiah. « Désolée, mais c’était beaucoup trop facile. Un peu de difficulté, ça te fera pas de mal. »

Un petit roulement des yeux lorsqu’Erinn sous-entend qu’il est un connard, et quoi encore ? Elle lui tourne le dos, non pas sans lui lancer une petite pique et l’ignore, elle n’aura pas de pourboire la petite. Jeremiah lui tourne également le dos pour contempler le tableau de chasse de la soirée. Il rigolait tout seul en imaginant cette pauvre blondinette qui l’attendait, probablement vêtue de son costume d’Adam. Combien de temps prendrait-elle à comprendre le message ? Excellente question auquel il n’accordera pas plus de son temps. Jeremiah avait mieux à faire ; par exemple faire chier Erinn. C’était plus fort que lui, l’agacé, la faire réagir. Il aimait détailler ses traits de visage. Fiona. Il sursauta légèrement lorsqu’il entendit la demoiselle revenir vers lui, remplir son verre de nouveau. Il sourit et lui fait un petit clin d’œil limite agressant tant il se voulait être condescendant. C’est alors qu’elle arrive. Une belle brune aux iris d’un bleu profond, presque marine, ses cheveux lisses et fins retombent doucement dans son dos, elle portait une robe bleue scintillante à paillettes. Jeremiah ne la quitte pas du regard, cette beauté sauvage qui apparait comme un mirage. Il espère qu’elle vienne prendre la place libre près de lui, Erinn se rapproche de lui et murmure quelques mots à son oreille. « Si tu te mettrais un peu plus sexy peut-être que t’arriverais à pécho plus facilement, en attendant, va faire ton job. » Il ne quitte pas cette bombe des yeux, tout en se féclitant de cette mise au tapis. La vérité, c’est que Jeremi il ne dirait pas non pour repartir un soir avec elle, mais c’était impossible. La séduisante inconnue vient finalement prendre place près de lui, sur le siègle vide. Un large sourire. « Jeremiah Middleton. », il lui tend chaleureusement la main et celle-ci la prend. « Delphine Beauregard. » Un adorable accent qui laisse trahir ses origines françaises. Jeremiah n’efface pas son sourire, il adorait les langues. Delphine se tourne pour commander un vodka martini. Notons que ce n’était aucunement surprenant, Jeremi ne la connaissait pas, mais il pouvait facilement se faire une idée de la bimbo brune. Il s’agissait d’une cliente, pas d’une fonctionnaire. Elle venait s’amuser. Le garçon se félicita, bientôt, cet hôtel deviendrait une véritable mine à minette comme celle-ci. « Vous êtes venue seule ici ? » Une question qui ne laissait place à aucune imagination. Jeremi ne perdait jamais son temps avec des femmes en couple, ça n’avait absolument aucun plaisir pour lui. « Oui, totalement seule. » Elle lui décroche un sourire cochon, Jeremi s’approche d’elle, prêt à repartir avec elle où elle voudrait. Pourquoi perdre son temps à discuter si la chimie était déjà là ? Enfin, c’était sans compter sur les manigances de cette peste incontestée d’Erinn Sanders. Il n’a pas vu la scène, seulement le visage de Delphine se crispé au contact du liquide froid sur sa robe. Le duo tourne la tête vers la serveuse qui semblait si désolée, Delphine la rassure avant de quitter pour les toilettes. Jeremi fulmine comme un volcan. « Tu es conne ou tu es profondément conne ?! » La barmaid lui cracha au visage qu’un peu de difficulté ne lui ferait pas de mal. Elle se prenait pour qui elle encore ? La colère s’évapora rapidement et il éclata simplement de rire. « Ok, je comprends. Tu es jalouse ? Trouves toi un mec bordel. Fait quelque chose de ta vie. » Il n’avait pas l’habitude d’être à ce point direct, mais avec elle, c’était si facile. « Ou alors, le problème c’est que tu veux repartir avec moi ? C’est ce que tu veux ? T’aimerais que je te fasse monter dans mon bureau ? » Provoquant et terriblement arrogant, prétentieux de croire que si une fille est désagréable avec lui c’est parce qu’elle voulait qu’il la baise. Jeremi lui lance un regard arrogant en pointant son verre, de nouveau vide. « Pendant que tu le remplis, pense plutôt au fait que ça n’arrivera jamais et de ne plus jouer les ex jalouses quand je suis avec quelqu’un d’autre. »

Elle roule des yeux alors qu’il lui envoie une pique digne du grand Womanizer Middelton. A croire qu’il n’y avait que les conquêtes dans sa vie, rien d’autre. « Je te rappelle que je suis là pour bosser, pas pour choper. » Pour qui il se prenait, à juger ses fringues ? A se permettre des suppositions complètement fausses sur sa vie sexuelle ? Elle était parfaitement capable de se débrouiller toute seule comme une grande quand elle en avait envie. Ca ne faisait simplement pas partie de ses priorités dans la vie, contrairement à lui, apparemment. Elle le laisse jouer de ses charmes avec la brune, retient un soupir exaspéré devant son manège tellement banal, tellement prévisible que c’en est presque décevant. Il arrivait réellement à conclure avec des phrases aussi bateau ? Avec des sourires aussi faux ? Il devait vraiment tomber sur des femmes désespérées. Il était tellement imbuvable, elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle pouvait voir en lui. Si ce n’est l’enveloppe corporelle, qui certes était plutôt agréable, mais l’intérieur était si noir et perfide que ça contrebalançait tout le reste, sans la moindre hésitation. Et c’est sûrement pour ça, pour préserver cette bombasse sûrement un peu cruche sur les bords – du moins, c’est ce qu’elle essaie de se dire sur le moment – qu’elle renverse malencontreusement le verre sur la robe à paillette qui lui arrache les yeux. Sérieusement, qui porte une robe à paillette, si ce n’est quelqu’un qui crève d’attirer tous les regards, une bimbo désespérée en manque d’attention ? L’insulte claque alors qu’il bouillonne sur son siège, coule sur elle comme sur un imperméable. Après tout ce qu’il lui a déjà fait subir depuis son arrivée, elle est de se formaliser pour une simple insulte. Elle l’a déjà connu plus mordant. Elle explose de rire à son tour alors qu’il pense avoir compris, qu’il émet l’idée qu’elle puisse être jalouse. « Jalouse de quoi ? De ne pas être au nombre incalculable de tes conquêtes ? Désolée de te décevoir, mais je vois ça plutôt comme une fierté. » Elle se détourne de lui, sert quelques clients alors qu’il continue sur sa lancée, et elle ne peut retenir l’expression de dégout qui s’installe sur son visage. « Ew, please. Tu bosses ici et t’es même pas foutu de leur trouver une chambre ? Tu dois vraiment les choisir en chaleur pour qu’elles acceptent de faire ça dans un bureau. » Il ne volait déjà pas haut dans son estime, mais là il venait de descendre en chute libre jusqu’au fond des égouts. Plus elle le connaissait, et moins elle regrettait qu’il n’ait jamais tenté quoique ce soit avec elle, finalement heureuse de n’être jamais tombé dans ses filets. Elle plisse le regard alors qu’il pointe de nouveau son verre vide, et lui renvoie un sourire avec toute l’arrogance et le dédain dont elle est capable alors qu’elle s’accoude au bar, main ouverte devant lui. « Tu connais la règle, non ? Si tu veux que je le remplisse, je vais avoir besoin de tes clés de voiture. » Là-dessus, elle a toujours été intransigeante, peu importe à qui elle a affaire. Reste du traumatisme de l’accident avec sa sœur, probablement, mais même si elle le déteste, hors de question qu’elle le laisse repartir au volant de sa voiture vu la vitesse à laquelle il enchaîne les whiskys. Et secrètement, elle jubile à l’idée de lui pourrir encore un peu plus sa soirée.

« Une chambre ? Et puis quoi encore Erinn, la meilleure bouteille de champagne de l’hôtel un coup parti ? » Ce qu’il faisait en réalité, tout pour jeter de la belle poudre aux yeux, tout pour paraître du parfait gentleman, mais une chambre ? Non. Il repoussait absolument tout ce qui pouvait se rapprocher à une relation amoureuse. Une chambre signifie un lit, ce qui signifie qu’elle pourrait vouloir dormir avec lui et partir au matin. Hors de question, tout simplement. Il roule des yeux, réclame son remplissage et là, Erinn prend le rôle le plus irritant qui soit ; materné. « Tu es sérieuse ? » Il arque les sourcils et soupire. « Tu es vraiment chiante. » Hésitant entre lui remettre ses clefs ou partir sur le champ… « Donc, si je veux boire, dans l’hôtel de ma famille, je dois te remettre mes clefs de voiture ? » Au fond, il savait qu’elle avait raison de faire ça, c’était principalement pour continuer de râler et de l’embêter. Ça lui faisait tellement plaisir qu’elle pense à lui. Ça n’avait aucune logique, mais Jeremiah choisit cette option avec elle. Il la voulait autant qu’il la détestait. Il suivait la vague de ses émotions, quitte à avoir l’air d’un bipolaire complètement givré à ses yeux. Avec elle il était différent, peut-être dirions-nous qu’il était lui-même, mais ça, c’est un autre débat. Erinn avait le droit à une véritable partie de lui, une ouverture que peu de personnes avaient le privilège d’avoir accès. Comme c’était étrange. Jeremi pousse un grognement mécontent en fouillant dans ses poches pour ressortir ses clefs de voiture et les déposes dans sa main qu’il se surprend à trouver étrangement douce. « Maintenant, tu me remplit mon verre ? » Il lui tourne le dos, puis voir au loin une robe à paillette revenir vers lui, un large sourire au visage. Il prend son verre, qui venait de nouveau d’arriver, ignorant Erinn et se précipite presque en volant jusqu’à Delphine. Il glisse un doigt sur son menton et capture ses lèvres, les deux, totalement inconnus, échangèrent un baiser sensuel. Jeremi lui murmure à l’oreille de le suivre, mais en quittant, il tourne la tête vers Erinn, il voulait savoir si elle les avait vues. Il voulait qu’elle ait vu en tout cas. Le duo improbable de l’égocentrique et de la superficielle disparurent dans la foule. Puis, l’idée de rejoindre cette blonde tout aussi débile, en compagnie de Delphine, lui plaisait bien. Il suggéra a la brune d’avoir une autre invitée avec eux, elle accepta aussitôt. Génial. Ça lui faisait bien plaisir d’avoir deux minettes pour le prix d’une ce soir, surtout, il chassait de son esprit le visage de Fiona, ou était-ce celui d’Erinn ? Il allait s’enivré le corps et l’esprit et laisser deux belles demoiselles lui faire oublier ses soucis. Il fit monter dans son bureau deux bouteilles du meilleur champagne de l’hôtel. En ouvrant la porte, la blonde poussa un petit cri avant de se couvrir le corps avec des papiers, hilarité général puis, bien vite, une fois les bouteilles entamées, le trio commencèrent à s’amuser, découvrant les plaisirs de la chair de tous et chacun. La soirée dura longtemps, c’est complètement saoulé, exténuer, sexuellement combler que Jeremi poussa les demoiselles à l’extérieur, il devait être près de deux heures du matin. Il descendit en bas, planta les deux demoiselles dont il avait déjà oublié les prénoms dans un taxi et retourna vers le bar. « Eriiiiiiiinnn. » La musique était fermée et les employés commençaient déjà à faire du ménage, il ne tarda pas à trouver celle qu’il voulait. « Mes clefs. » Il tendit la main, sourire niais au visage, regard vitreux, chemise déboutonné à moitié. « J’me casse. » Articulation lente. « Prooooomis. Je m’arrête à touuuuuutes les lumières rouuuuuuzes. »

« Pourquoi pas ? Histoire qu’elles aient de quoi boire pour oublier la plus grosse erreur de leur pauvre vie ? » Elle aime ça, pousser le bouchon toujours un peu plus loin, à la limite de la décence. Une chance pour elle qu’il ne soit pas le patron, et seulement son cousin. Et aussi que le Wilson à la tête, malgré sa froideur, ne soit pas aussi con que celui qu’elle a en face d’elle. Elle jubile alors qu’il hésite à lui donner ses clefs, heureuse de pouvoir l’emmerder jusqu’au bout. « On ne peut plus sérieuse. » Elle ne lâchera pas l’affaire, comme elle le ferait n’importe quel client du bar. La sympathie en moins. « Je sais, c’est ce qui fait tout mon charme. » Elle lui lance un sourire forcé alors qu’elle attend, main tendue, qu’il vienne y déposer ses clés. Il essaie de gagner du temps, de contourner la règle, mais il ne sait pas à qui il s’attaque. Elle ne cèdera pas, peu importe qu’il fasse partie de la famille du propriétaire. « Bravo Sherlock, quelle perspicacité ! » Il finit par plonger la main dans ses poches, et elle ne peut s’empêcher d’apprécier cette petite victoire sur lui alors qu’il dépose enfin les clés dans sa main. Ses doigts frôlent sa paume et elle s’empresse de la retirer, comme si elle venait de se prendre une décharge. Elle glisse les clés dans sa poche, hors de question de les mettre dans le bol prévu à cet effet et de le laisser soudoyer quelqu’un d’autre pour les récupérer. « Avec plaisir. » Connard. Elle garde le dernier mot pour elle alors qu’elle verse le whisky, Jeremiah lui tournant déjà le dos. Le verre est à peine rempli qu’il l’attrape pour disparaître dans la foule, et si une partie d’elle se sent soulagée de le voir dégager, elle ne peut s’empêcher de le suivre du regard. Et lorsqu’elle remarque les paillettes, elle ne lève les yeux au ciel, ne retient pas son expression de dégoût alors qu’il l’embrasse sans plus de préambule. Elle ignore le fait que ça bouille à l’intérieur, que ça l’énerve profondément de le voir partir avec cette bimbo au quotient intellectuel probablement proche de celui de l’huître – comment pourrait-il en être autrement, si elle se décide à le suivre comme ça, après un simple baiser ? Elle détourne la tête alors qu’elle le voit jeter un œil au bar, refuse de le laisser voir que ça l’affecte plus que de raison, lui tourne le dos alors qu’elle fait semblant d’attraper une bouteille. Lorsqu’elle se retourne à nouveau, il a déjà disparu, et elle essaie de se concentrer sur les boissons qu’elle doit servir, afin d’empêcher son esprit de monter les étages jusqu’à son bureau, de stopper son cerveau avant qu’il n’aille se demander ce qu’il se passe là-haut. La soirée suit son cours, particulièrement ennuyeuse maintenant qu’elle n’a plus personne à emmerder, et elle compte les heures qui la séparent encore de son lit.

Enfin le bar fini par se vider, et elle peut enfin commencer à ranger. Elle est en train de nettoyer derrière le bar quand elle entend son prénom qui résonne dans le silence, particulièrement appuyé. Elle lève la tête, et non, elle ne rêve pas. Il est là, sourire complètement débile accroché aux lèvres, la chemise encore à moitié ouverte, comme s’il avait eu la flemme de la remonter jusqu’en haut, et rien que de le voir, elle peut sentir l’agacement se propager en elle. Et quand il l’ouvre, c’est encore pire que ce qu’elle s’imaginait. Il ne s’est clairement pas contenté de ses trois whiskys, elle en mettrait sa main à couper. « Alors là, tu rêves. » Il a beau lui faire toutes les promesses du monde, jamais elle ne le laissera prendre le volant dans cet état. Non pas que ça la dérangerait tant que ça de le voir finir dans un poteau, mais elle ne tient pas à avoir sa mort sur la conscience. Professionnalisme jusqu’au bout des doigts. « Tu t’es regardé dans un miroir avant de redescendre de ton nirvana ? T’as vu ton état ? Hors de question que je te laisse conduire. T’as qu’à dormir sur un canapé, y en a plein dans le hall d’entrée. » Elle se détourne, termine de ranger derrière le bar, de lever les derniers tabourets sur le comptoir pour l’équipe de nettoyage, mais il ne la lâche pas, la suit partout pour récupérer ses foutus clés. « Putain t’es chiant quand t’es bourré. C’est bon, t’as gagné. » Elle se tourne vers lui, plante son regard dans le sien alors qu’elle se demande encore pourquoi elle lui accorde autant d’attention. L’exaspération. Ou bien la mauvaise image d’avoir un employé de l’hôtel en train de décuver au matin dans un fauteuil à l’entrée. Oui, ça doit être ça. Pas autre chose. « Je te raccompagne chez toi. Maintenant laisse moi finir de ranger tranquille et assied toi dans un coin. » Elle va finir de ranger la caisse, s’assure que tout est fermé, éteint les dernières lumières avant de le rejoindre, pas tout à fait convaincue d’avoir pris la bonne décision. « Allez viens, je te ramène. Bouge-toi, j’ai pas toute la nuit. » Elle n’attend même pas qu’il réagisse, file déjà sur le parking, jusqu’à son vélo. Quelle idée elle a eu de s’occuper de lui, elle se le demande. Elle enlève son cadenas, monte sur son vélo avant de se tourner vers lui. « Tu peux t’asseoir sur le porte bagage. Et je te préviens, si tu ne fais que penser une seconde à avoir les mains baladeuses, je te jette sur le bas-côté, compris ? »

L'esprit complètement à l'ouest, sourire niais au visage. Il regarde la demoiselle, un peu farouche. Il se contente de la contemplé, son image se confond avec celle de son premier amour, celle qui, du jour au lendemain la abandonné. Où était-elle aujourd'hui ? Était-elle morte ? Jeremiah voulait y croire, c'était plus facile d'accepter qu'elle soit morte sous X plutôt que d'encaisser ne serais-ce l'idée même que Fiona n'ai plus voulu de lui dans sa vie et qu'elle soit tout simplement partie. Perdu dans ses pensées, il finit par comprendre qu'Erinn lui propose de le reconduire jusqu'à chez lui. " Té mieux d'faire attention à ma bagniooole." Parce que oui, forcément, elle va le reconduire avec sa voiture ? Complètement poule de luxe sur les bords, prétentieux comme pas deux, Jeremi imaginait bien Erinn conduire avec une espèce de vieille Mazda 2013 bleue foncée. Ouais, clairement, plutôt vomir que d'asseoir son postérieur là-dedans. Il marche en titubant jusqu'à une banquette, faisant au passage tomber quelques chaises et même une table. "Oups. Erinn, vient faire ton job." Même complètement déchiré, Jeremi n'oublie pas de faire son boulot. Brave garçon. Il se laisse finalement tomber sur la banquette, la tête lui tourne comme s'il était dans un carrousselle de l'extrème. " Tu'm'rappelera d'dire à Lyam de se faire remboursé les planques tournantes, c'est vraiment pas coule." Une seconde, une heure, peut-être une vie entière s'écoule avant qu'Erinn vienne le rejoindre avec son plus charmant sourire, il ouvre les yeux. Peut-être avait-il sommeiller un peu en l'attendant. Il cligne des yeux et se relève. " Soit pas sauvage, non mais... déjà que je te laisse me reconduire..." Il rigole à sa propre plaisanterie sans savoir qu'Erinn n'était même plus là pour faire son public. Il se lève difficile, Jeremi avance un pied devant l'autre en chantant des extraits de chansons populaires, il arrive finalement au parking et pointe une voiture de luxe noire matte. " Cé elle. Tu viens ? " Il pointe dans le vide, comme s'il tenait son démarreur à distance. Encore une fois il ne remarque pas que la demoiselle n'est plus à ses côtés et qu'elle enfourche un vélo. Lentement, sa tête se tourne vers la copie conforme de Fiona et il sursaute. " Putain.De.Merde. Cé.Quoi.Ça ?" Un casque de vélo sur la tête, sur une bicyclette, mais elle était où la mazda 2013 bleue foncée ? "T'expère que je... " Non, impossible, mais si. Après une râlerie de la demoiselle, qui visiblement souffre d'un trouble sévère du comportement, Jeremi accepte de s'asseoir. Il l'enlance et c'est là qu'il reçoit une décharge électrique qui lui grille les quelques neurones semi fonctionnels qu'il possédait toujours. Son esprit divague, alors qu'il sent son corps sous ses mains respectueuses. Fiona. Elle est revenue. " T'étais où ?" Qu'il marmonne sans trop savoir si elle comprenait, ni entendait ce qu'il lui disait. " Hmm, c'est là. J'ai déménagé, depuis." Il pointe un immeuble, une nouveauté de la ville. Jeremi avait déménager quelques années après sa disparition, ne supportant plus de voir son fantôme dans chaque pièce de la maison qu'ils partageaient. En débarquant il tombe presque à la renverse. " Fait pas gaffe, fait pas gaffe." Qu'il lui dit en se relevant. Il se retourne et la regarde, son coeur se serre. Elle lui a tant manqué. Fiona était un phare dans sa vie, un point d'encrage solide. Sans elle, Jeremiah divaguait à droite à gauche, n'était plus qu'une copie édulcoré de sa personne, la pire version de lui-même. L'échange de regard entre les deux est intense. Jeremi s'approche d'elle, la prend presque par surprise en posant une main sur sa joue. " Merci d'être là." Il porta sa deuxième main sur son autre joue, encadrant le visage déterminée de celle qu'il croit être Fiona. Son coeur palpite fort dans son corps, la tête lui tourne, mais il est heureux et tellement amoureux. " Ça toujours été toi." Ça serait toujours elle, son grand amour, son âme soeur, la mère de ses enfants. Jamais il ne pourrait envisager sa vie sans elle. Il approche son visage du sien, pose ses lèvres sur les siennes. Le goût est différent, mais la puissance du sentiment est le même. Douceur, prudence, redécouverte puis le baiser se transforme en lui-même pour devenir plus intense, plus désireux. Il y a longtemps maintenant qu'il cherche à retrouver cette sensation au fond de lui. Une seconde, une minute ou toute une vie que dure le baiser, vient le temps où les deux personnes doivents se séparé pour reprendre un souffle couper. Il plonge ses yeux dans les siens. " Tu m'as tellement manqué, je t'aime Fiona."

In-sup-por-table. Il est littéralement insupportable quand l’alcool a remplacé la quasi-totalité du sang dans ses veines. Les chaises qui tombent, il lui rajoute du travail en plus, se permet de la rappeler à l’ordre alors qu’il débite des conneries à la seconde. Tant qu’il ne vomit pas partout, elle s’estime sauvée. Du moins pour l’instant. Il suit à distance alors qu’elle s’avance dans le parking, retrouve son vélo alors qu’il pointe dans le vide, probablement sa voiture. Comme si elle allait conduire jusqu’à chez lui. Conduire tout court. Elle n’a pas remis les pieds derrière un volant depuis l’accident, et ce n’est clairement pas pour lui qu’elle fera cet effort. Surtout si ça veut dire rentrer à pied jusque chez elle derrière. Quoique. Elle pourrait se casser avec sa voiture, il est tellement ivre qu’il ne s’en rendrait probablement pas compte. Mais non. Même cette perspective n’est pas assez alléchante pour la convaincre de prendre à nouveau le volant. Elle chasse l’angoisse de sa tête, s’installe sur son vélo alors qu’il la regarde, incrédule. « Tu préfères rester planté là, peut-être ? Parce que c’est clairement pas un problème pour moi. » Elle serait presque prête à partir, mais il finit par venir et s’installe sur le porte bagage, alors que ses bras viennent enlacer sa taille, et ça la trouble plus que ça ne devrait, le contact de son corps contre le sien. Elle pousse avec son pied, donne quelques coups de pédale hasardeux le temps de s’habituer au poids mort à l’arrière, essaie de ne pas se laisser perturber plus qu’elle ne l’est déjà. Elle ne l’écoute qu’à moitié, ne comprend pas vraiment de quoi il parle. Où elle était ? Derrière le bar ? Qu’est-ce qu’il entend par ce depuis ? Depuis quoi ? Elle met ça sur le compte de l’alcool, certainement des divagations dues à l’ivresse. Elle s’arrête devant l’immeuble qu’il lui indique, et il manque réellement de se péter la gueule en descendant du vélo. Elle roule des billes, exaspérée de le voir dans cet état, alors qu’il tient à peine debout. Elle descend à son tour, met la béquille, prête à le raccompagner jusqu’à sa porte s’il le faut, mais elle se retrouve stoppée dans son élan par sa main qui vient se poser sur sa joue. Elle en perd ses mots alors que son cerveau court circuite. « Euh, je… de rien ? C’est mon job. » Il encadre son visage et elle est incapable de penser à quoique ce soit d’autre que le bleu intense de ses iris rivées dans les siennes. Elle ne comprend rien à ce qu’il dit, à ce qui peut se passer dans sa tête, mais avant qu’elle ait le temps de réagir, ses lèvres sont sur les siennes, la prennent par surprise alors qu’elle sent son cœur s’accélérer. Si elle ne réagit pas au départ, elle finit par y répondre, ses mains venant accrocher ses bras, s’y perd sans réfléchir alors que le temps semble s’arrêter. Il finit par s’arrêter, et elle reste plantée là, le souffle court, complètement perdue, le cerveau n’ayant pas encore intégré ce qu’il venait de se passer, alors qu’il la fixe. Et quand il parle, elle marque un temps d’arrêt, encore sous le choc premier du baiser, avant que les connexions ne finissent par se faire. Il l’a prise pour une autre. C’est pour ça qu’il l’a embrassé. Pas parce qu’il en avait envie. Parce qu’il a cru que ce n’était pas elle. Ses mains appuient sur ses bras pour éloigner ses mains de son visage, et sans réfléchir, elle lance sa main contre sa joue, dans une claque qui résonne dans le silence de la nuit, alors que la rage la consume. « Erinn. C’est E R I N N connard ! Et la prochaine fois comptes pas sur moi pour te ramener, tu pourrais crever sur le bord de la route que ça m’est égal ! » Sans un regard de plus, elle enfourche son vélo, file avant qu’il n’ait le temps de dire encore plus de conneries. Elle se sent tellement conne d’avoir cédé, de s’être laissée aller à ce baiser qui ne signifiait strictement rien pour lui. Sa seule consolation, c’est que dans la précipitation, elle a gardé ses clés de voiture dans sa poche, et qu’il devrait se démerder pour aller bosser le lendemain. Surtout qu’elle n’arriverait qu’en fin d’après-midi à l’hôtel. Bien fait pour lui.