burst - claisy

when i see your face my
heart burst into fire

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elle serre les dents tellement fort que tous les muscles de sa mâchoire lui font mal. la colère lui chauffe le crâne, elle a l’impression d’être sous l’influence de toutes les drogues tant elle n’arrive pas à penser clairement. ça lui fait ça, parfois, quand elle est prête à exploser. c’est un volcan, daisy, un volcan en activité. et là, elle bouillonne.

il l’a planté là, seule. les patins encore aux pieds, dans un justaucorps bien trop serré, il est partie avec la première connasse venue. elle les a vu s’éloigner, puis partir. et son sang n’a fait qu’un tour. mais elle est maline, daisy. il peut peut-être se permettre de papillonner, clare, mais elle est restée. elle lui a prétexté un rendez-vous quelconque, et elle a fait façade. encore. les yeux et les lèvres amoureuses, pour les projecteurs. à l’intérieur, le feu.

parce qu’en vérité, elle brûlait pour lui.

elle brûlait de désir. à chaque sourire qu’il lui lançait, à chaque regard croisé. c’était une peine perdue, clare, et elle en avait fait son deuil. mais elle brûlait quand même. et elle brûlerait toujours, elle le savait. il était inscrit en elle comme une encre indélébile. elle ne l’aurait jamais pour elle seule. elle le partagerait toujours. avec vita, avec les autres aussi, sans doute. mais tant qu’ils auraient la glace et le patinage, elle l’aurait aux yeux des autres. c’était déjà ça. oh oui, elle brûlait d’amour, de tendresse, pour lui. un frère, un amant, un ami, un tourbillon de feu.

mais à cet instant précis, c’est de haine qu’elle brûle.

elle est sanguine, elle est impulsive, elle est colérique. elle est la pire combinaison. il est doux, il est calme, mais il sait aussi se déchaîner. elle va l’envoyer valser. elle est comme ça, avec lui. il reçoit ses plus beaux mots doux, et ses plus grandes colères. elle ne sait pas être dans la demi-mesure avec clare. tout est noir, tout est blanc, jamais rien n’est gris - le gris, c’est l’ennui mortel.

elle a essayé de rentrer chez elle, de se calmer. de penser à autre chose. « protège toi, daisy. le laisse pas entrer dans ta tête comme ça. le laisse plus. lui donne pas cette importance. » mais rien n’y faisait. elle fulminait, comme un personnage de cartoon, la fumée lui sortait du nez. elle ne savait pas passer à autre chose. elle ne savait pas faire semblant, pas sur ça du moins. leur vie, c’était faire semblant, pour les autres. mais pour eux, c’était l’honnêteté, rude, brutale, celle qui claque et qui fait mal.

elle doit garder le cap. si elle passe outre, elle aura perdu cette bataille. elle l’aura laissé grappiller quelques instants de liberté, loin d’elle, de plus. elle peut pas, elle veut pas. elle le fera pas. le seul moyen de calmer la tempête, c’est de la laisser se déchaîner. alors, elle se déchaîne.

elle se fait jolie, quand même, daisy. elle aime pas se résumer à un physique, mais elle sait aussi qu’elle le laisse pas indifférent. on est pas un faux couple pendant quatre ans sans rien. alors, elle est belle quand elle monte dans sa voiture. elle est belle quand elle se gare devant chez lui. elle est belle quand elle monte les escaliers en trombe. elle a toujours les clés. elle s’en sert pas, daisy, enfin pas tout le temps. mais elle veut pas lui laisser le temps de se préparer, d’avoir une excuse toute prête dans laquelle elle n’aura qu’à plonger, gueuler un peu et laisser passer. elle veut l’affronter. elle en a besoin - c’est physique, irrépressible. elle est toujours belle, quand elle ouvre la porte, comme une furie, même quand elle hurle. « tu te fous de ma gueule ? tu t’es pris pour qui baxter ? à quel moment t’as cru que j’allais faire la potiche et que t’allais t’prendre du bon temps ? » elle ne réfléchis plus. elle hurle. elle s’en fout, des voisins, des qu’en dira-t-on. rien n’a d’importance. juste ce moment.

la compétition s'était terminée il y a quelques heures déjà, jeune couple qui avait raccroché leurs patins à leur place dans le but de se reposer. vague de curieux qui s'abattent sur eux à peine les portes du grand hall franchies, questions parfois déplacées mais non mal-intentionnées, il ne s'est jamais senti à sa place dans cet univers. clare il n'est bon que sur la glace - très bon même. il a toujours laissé sa partenaire se mettre en avant face aux caméras et aux questions, pour se faire oublier quelques instants et lui laisser l'opportunité de briller sans qu'il n'apporte son ombre. si vittoria et clarence brillaient de la même intensité, ce n'est pas vraiment la même chose avec daisy. elle travaille dur daisy mais elle n'a pas le talent inné des deux blonds. elle a fort caractère daisy, clare n'est que trop doux et son esprit tend à fuir les conflits. alors quand il peut s'échapper, il le fait. nouvelle rencontre, ballerine déchue qui lui propose de s'éclipser, il n'hésite pas clare. aucune intention romantique là-dedans, juste de la curiosité et une envie de rester ici envolée. daisy avait bien l'habitude de faire face aux caméras et aux rats qui pouvaient parasiter les événements auxquels ils pouvaient se rendre. parce que daisy elle a dû faire face aux critiques quand elle s'est hissée à la première place en ayant clarence pour nouveau partenaire, accusée de n'être qu'une harpie qui n'était là que pour son titre du meilleur patineur californien ou pour son argent qui venait avec. et peut-être qu'il y a une part de vérité là-dedans, mais il s'en fiche clare. qu'importe les raisons premières qui ont pu la pousser à débarquer à carmel il y a quelques années, la gloire sans doute. parce qu'il y a gagné une nouvelle partenaire, et si elle ne remplacera jamais vittoria, il n'aurait pas pu rêver mieux qu'elle pour danser sur la glace et dans la vie. tempérament de feu qui s'est mêlé au côté aérien du blond qui semble ne faire qu'attiser la flamme qui brûle constamment chez daisy, souffrant de temps en temps de ses colères.

l'événement s'est terminé il y a un peu plus d'une heure, le garçon n'a pas mis longtemps à rentrer et retrouver sa place près de la plage et d'ashai. ils passent quelques minutes sur le sable afin de se reposer, se ressourcer. une main flanquée sur le flanc d'ashai, gratouilles adorées par l'animal, distraction bienvenue pour le blond. finalement, il se résout à se lever et quitter le bruit des clapotis pour aller se laver, douche méritée après les exploits fournis par le couple sur la glace. eau brûlante qui dévale son corps pour s'évader sous la plante de ses pieds, moment de répit qui ne dure pas, porte qui claque, voix qui résonne dans toute la maison. un soupir lui échappe et il coupe l'eau, répit qui n'aura pas duré, tornade daisy qui fait interruption, comme toujours. « arrête de crier sinon j'te parle pas » qu'il hurle à son tour, enfant qui fuit toujours le conflit, inévitable avec la brune. il souffle, tente d'essuyer vainement les gouttes qui perlent sur son corps, serviette enroulée autour de sa taille alors qu'il sort de la salle de bain, faisant face à la brune. pendant un instant, il se demande comment elle est rentrée avant de se rappeler qu'il lui a donné les clefs il y a déjà quelques temps. « qu'est-ce que tu me baragouines d'aller prendre du bon temps? » il souffle, dépité de la tournure des événements. lui qui espérait passer une soirée calme avec ashai, peut-être inviter peyton. loupé.

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@clarence baxter

il détestait la confrontation, et elle le savait. elle savait que pour le pousser à bout, elle n’avait qu’à exploser, comme elle savait le faire. elle trouverait toujours une raison, que ce soit un détail ou une empreinte plus ancrée en elle. elle savait qu’elle pouvait exploser à tout moment, et il le savait aussi. ils s’en arrangeaient, tous les deux. ils fonctionnaient ainsi. elle ne serait jamais qu’un second choix, un arrière-plan dans la vie de clare, alors elle en avait fait son partie d’être au moins la plus bruyante.

elle savait le pousser à bout. mais lui aussi.

c’était clare, sa faiblesse. elle l’avait dans la peau. elle ne savait pas vraiment s’il en avait conscience, ou s’il en jouait - peut être pas délibérément, sans doute quelque chose de freudien à creuser là-dessous. alors, quand il débarque, à moitié nu, trempé, un corps de statut grecque, résultat d’années à se meurtrir un peu plus chaque jour sur la glace, son coeur s’arrête, juste un instant, juste le temps de réaliser qu’elle aura beau voguer les sept mers toute sa vie, il sera toujours une partie d’elle. elle vacille, un instant. mais elle doit se reprendre, et ne pas laisser l’animal en elle parler.

il sait pas crier comme elle, clare. il aime pas quand ça hurle, et daisy, elle aime faire trembler les murs. alors, quand il l’intime d’arrêter, elle n’a qu’une envie - gueuler plus fort. ça la libère, la plupart du temps. elle a besoin de ça, day’, elle a besoin d’évacuer tout ce qu’elle garde sur le coeur. il y en a qui se détruisent, elle, elle détruit les choses. les gens. mais pas lui. étonnamment, soit clare est très résistant, soit elle est un poil plus douce.

elle va pas crier plus fort, cette fois. mais elle va le pourrir. oh oui, elle va le pourrir.

il a eu beaucoup de choses facilement, et elle, elle a du se battre à chaque instant. évidemment qu’il ne comprend pas que de l’avoir laissée de côté, lâchement abandonnée à la patinoire, devant fabriquer des excuses alambiquées, prétendre seule comme une biche devant les phares d’une voiture, ça avait pu l’irriter. il a pas un mauvais fond, clare, elle le sait. c’est ce qui la bute le plus. elle pourrait l’attraper par les épaules et le secouer.

elle hausse un sourcil. elle veut le provoquer. elle veut le titiller là où ça fait mal, là où il répondra. c’est ça, qu’elle attend de lui. une réaction. une attention.

jalousie.

elle savait que c’était ça, qui la rongeait. qui la rongerait toujours. mais elle pouvait pas lui donner, elle pouvait plus. elle ne devait plus. mais bon sang, qu’est ce qu’elle en avait envie.
elle savait pas être douce. elle avait l’amour complexe, daisy. elle avait l’amour violent. « avec les années, j’avais cru comprendre que les brunes, c’était pas ton truc. » premier tir. elle savait que la blondeur de vita le hanterait à jamais. elle était rance quand elle y pensait. et pourtant, elle savait qu’elle attirerait son attention comme ça. « et pourtant, t’as pas hésité à te barrer avec la petite brune de la patinoire, et me laisser plantée là. j’suis pas une employée de ton père, clare, j’suis pas là pour faire bonne figure. »

jalousie, égo. ça lui revenait toujours.

amis, amants, partenaires. le duo avait pris de nombreuses casquettes au fil des années, d'abord une partenaire. celle qui venait remplacer son ange déchu, tombé sur la glace. puis daisy, c'est devenue une amie. au fil du temps ils se sont rapprochés, attraction indéniable entre eux deux. d'une certaine manière, elle était son âme soeur. coup de foudre amical que le garçon a eu, progressif mais pas moins intense, s'il détestait les crises que la jeune femme lui piquait régulièrement, il l'adorait elle. elle était devenue indispensable à sa vie, étrangement. parce que daisy elle faisait la pluie et le beau temps dans sa vie, toujours emmitouflée dans son lit, à râler quand il se lève trop tôt pour aller courir avant l'entraînement. mais daisy c'est aussi une ombre. l'ombre de vittoria qui ne sera plus jamais sa partenaire, souvenir amer du passé qu'il traîne. et elle le sait ça, daisy. elle sait qu'elle n'aura jamais son coeur comme elle l'aimerait. parce qu'ils ont dû devenir amants pour le bien de leur image, faire plaisir aux parents baxter et faire oublier l'hécatombe que fut la fin de sa relation avec vittoria orsini. et puis daisy, elle est peut-être un peu trop vindicative. déterminée à ce qu'il n'oublie jamais qu'elle n'aura rien d'autre que la médaille d'argent dans son coeur et son âme, alors elle peste. elle est jalouse, daisy. et lui il écoute, patiemment jusqu'à ce qu'elle se fatigue et qu'elle ait terminé. il n'aime pas les conflits, clare. il les fuit autant que possible. tout était plus simple avec l'ange blond. caractères similaires, le ton était rarement haussé. mais rien n'est jamais simple avec daisy alves. parce qu'elle sait se faire entendre. si clarence est une allégorie parfaite de l'eau, de la glace, daisy n'est rien d'autre que le feu ardent, la lave. et peu à peu, elle fait fondre la glace. il ne redevient que l'eau. le garçon hausse un sourcil face à sa première phrase, déjà agacé du comportement de la brune. parce que la journée avait été belle, que leur succès habituel avait été au rendez-vous. qu'il avait espéré passer une soirée sur la plage avec peyton et ashai. mais il savait aussi que dès lors que la tornade alves était lâchée, il ne pourrait pas y échapper longtemps. minimiser les dégâts semblaient impossible avec elle, l'ignorer ne faisait qu'attiser sa colère. alors il subissait la tempête en attendant qu'elle se calme. il avait les mots doux, clare. incapable de s'énerver contre elle pour de vrai. « quoi? » qu'il lâche, dépassé par la situation. parce que ça l'énerve déjà que le tonnerre gronde au dessus de sa tête alors que le ciel est dégagé. puis ça lui revient, son échappée de quelques heures avec la danseuse. « tu parles de neva? j't'en prie arrête tes jalousies, ça te va pas au teint » qu'il marmonne, déjà agacé. il préférerait passer directement à la partie où il commande une pizza et lui caresse les cheveux jusqu'à ce qu'elle s'endorme dans ses bras. il a toujours aimé ces moments, clare. ces moments privilégiés qu'ils partagent tous les deux, gardés avec jalousie. « on était d'accord pour que ce soit toi qui t'occupes majoritairement des interview daisy » dit-il, désespéré. parce qu'il sait que la tornade n'est pas prête de s'arrêter, mais lui n'a pas la force de l'endurer. « mon truc c'est la glace. pas les interview et tu le sais » qu'il ajoute. s'il est piqué à vif par la remarque sur son père, il ne dit rien. sûrement que son visage en dit long, mais il ne veut pas lui donner la satisfaction de s'emporter et ruiner sa bonne humeur générale.

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@clarence baxter

elle aimerait plus, elle aimerait tout avec lui. merde, elle porterait ses gosses s'il le fallait, même si elle leur refilerait de quoi rendre un psy riche, juste pour qu'un jour il la regarde avec la même intensité qu'elle. elle savait qu'il l'aimait. c'était pas passionnel, c'était pas de l'amour comme on l'entend dans les jolis livres, ou les belles chansons, mais il l'aimait quand même. et elle était là, gretel à récupérer les miettes d'attention qu'il voulait bien lui donner. et elle pouvait pas lui en vouloir. elle aurait voulu, elle aussi, avoir un amour si fort pour quelqu'un qu'elle ne puisse voir personne d'autre. son problème, c'était que c'était tombé sur clare. ses empreintes digitales ancrées sur sa peau. son coeur qui se serre quand il rit.

mais elle excelle dans les faux semblants, daisy. et elle sait aussi bien se mentir à elle-même qu’aux autres.

il est excédé. elle le sait. mais ça la fait se sentir vivante, enfin. ça la fait exister dans ses yeux sombres, rieurs, angéliques, suaves. elle se mord la lèvre, parce qu’il est beau, clare, il est beau comme un dieu. il aime pas qu’elle soit comme ça. daisy, elle, elle adore quand il sort de ses gonds, que sa douceur se tord, juste un peu, juste de façon à ce qu’elle puisse voir ses failles, et que, l’espace d’un instant, ils soient en symbiose totale.

elle pourrait passer des heures à le regarder. elle l’avait déjà fait, tard dans la nuit, tôt dans les matinées, les fois où leurs corps s’étaient endormis côte à côte, les fois où elle brisait la carapace, et où, un temps seulement, elle était sienne.

lui hurler dessus, c’était son moyen à elle d’accaparer son attention. d’être au centre de son monde. c’était ce qu’elle faisait de mieux. elle lâcha son sac par terre, un bruit sourd pour bien signifier qu’elle n’était pas prête à partir. « alors arrête de me donner toutes les raisons d’être jalouse. j’peux pas faire l’amoureuse devant les caméras si derrière tu te barres avec une autre nana. » elle voulait le retenir, comme elle pouvait. essayer de l’empêcher d’aller butiner les autres. elle, surtout, vita, le fantôme bien vivant de leur histoire. paradoxalement, sans vita, elle aurait jamais rencontré clare, daisy. mais elle l’aurait jamais non plus.

elle est lasse, la brune. elle fatigue aussi. cinq ans de faux-semblants, quand on a 21 ans, c’est dur. impossibilité de passer à autre chose, parce qu’elle est enfermée dans les apparences. elle devrait se détacher, mais elle perdrait l’un des deux amours de sa vie — clare ou le patinage. c’est parce qu’elle est lasse qu’elle en a marre de gueuler aussi. elle hausse un sourcil. « parce que tu crois que je suis présentatrice météo ? que je m’en cogne de la glace ? c’que tu peux être con quand tu t’y mets clare. » elle est pas vita, elle le sait. elle est pas fluide comme elle sur la glace, mais merde, elle bosse, nuit et jour, pour l’être. elle soupire et se laisse tomber sur le canapé. elle en a marre d’exister à travers les cris. elle préfèrerait qu’ils s’enferment tous les deux dans leur bulle. sans personne. l’enfer c’est les autres, hein. « j’suis à cran, clare, j’ai juste pas envie de jouer à la baby-sitter. » elle tend la main vers lui, une invitation pour qu’il la rejoigne sur le canapé. « viens t’asseoir. viens, on fait la paix. » le monde va venir percer cette bulle illusoire. mais pas maintenant. pas tout de suite.

ils ont une alchimie qui est indéniable, tous les deux. gamins si opposés qu'ils finissent par se compléter, l'eau douce qui rencontre le feu éclatant pour s'élever sur la glace, leur domaine. ça n'a jamais vraiment été simple, tous les deux. parce que ces caractères qui faisaient des merveilles faisaient aussi friction et ça ne passait pas toujours. les étincelles sont là, l'ont toujours été, depuis le premier jour. c'est indéniable. il y a quelque chose qui les lie, tous les deux. clare il arrive pas vraiment à savoir quoi et c'est ptêtre ce qui rend la chose aussi belle. pas de mots posés sur leurs maux, rien de vraiment défini. pourtant, il sait qu'il l'aime. il l'aime sans doute plus que la plupart des gens, d'une manière singulière qui fait que daisy elle a une place toute particulière dans son coeur. ça vole, ça brûle entre eux. passion dévorante, une passion pour le patinage, une passion mutuelle. parce qu'il l'aime daisy, malgré le fantôme de vita. et il aurait aimé lui offrir tout ce qu'il a offert à son ancienne partenaire, il aimerait tant en être capable. se donner corps et âme à la brune, celle dont les hanches sont désormais gravées contre sa rétine, formes qu'il connaît par coeur après cinq ans rien que tous les deux. pourtant, il déteste quand elle explose. parce que ça le fait vriller à son tour, môme qui sort jamais vraiment de ses gonds parce qu'on lui a toujours appris à garder son sang-froid. mais avec daisy, c'pas possible. parce qu'elle fait ressortir à la fois le meilleur et le pire en lui, cette capacité à exploser avec violence. « mais t'as aucune raison d'être jalouse querida, arrête de te faire des films » qu'il tranche, la voix ferme parce qu'il en a marre de ça. il a pas envie de s'énerver aujourd'hui, parce que leur prestation a été fabuleuse, comme toujours. et il veut pas fêter ça comme ça. il soupire quand elle lui parle de pas être présentatrice météo parce qu'au fond, il sait qu'elle a raison. que c'était pas forcément très juste de sa part d'attendre les mêmes choses d'elle que de vita alors que les deux championnes sont si opposées. alors quand elle lui tend sa main en guise de paix, il esquisse un petit sourire. parce qu'aujourd'hui, c'est lui qui a gagné. et il a envie de savourer. alors il l'attire contre son corps nu, déposant un long baiser sur son front. « je suis désolé c'était pas juste de ma part » qu'il murmure contre son oreille maintenant qu'elle est contre lui. il se laisse tomber sur le canapé, attirant la jeune femme sur ses genoux. parce qu'il a envie de l'avoir au plus près de lui, profiter de la paix qui se profile ce soir. « mais avoue que t'es plus photogénique que moi » qu'il finit par ajouter pour la taquiner, léger baiser qu'il dépose sur son nez avec un sourire sans doute un peu idiot sur les lèvres. parce que c'est bon de retrouver ce duo qui marche tant et cette paix qui apaise tant le môme après une journée d'efforts aussi intenses.

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@clarence baxter

ils fonctionnent. c’est bête, hein. ils se seraient rencontré dans une autre vie, dans un autre contexte, ils se seraient sans doute à peine adressé la parole. elle avait jamais eu besoin d’être entourée, daisy, de qui que ce soit. elle avait son père, le patinage, ça lui suffisait amplement. quand on lui avait présenté ce gamin brun, mariage arrangé sur la glace, elle s’était rien dit, vraiment. elle avait juste accepté, elle avait accepté le moyen de briller, enfin. de quitter les partenaires médiocres qui ne l’auraient amené que sur des foires malodorantes. elle était hautaine, froide, il était jovial, solaire. un bon nombre de fois, elle avait voulu lui planter ses patins en pleine tête, mais consciente de l’extrême, et dotée d’une conscience fonctionnelle, elle avait préféré hurler à la place. c’était son mécanisme à elle. et puis il a fini par suivre ses crises, à sa manière. et ils ont fini par harmoniser leurs sas de décompression. comme ce soir.
et puis, toujours, la pression fini par redescendre. il a une voix ferme, mais toujours douce. il sait quand il dit des choses blessantes, et elle sait quand elle déraille. ils vont au fond des choses, et après reculent. c’est comme ça, qu’ils fonctionnent.

quand il la prend dans ses bras, elle a le sourire qui perce, comme un rayon de soleil dans les nuages. il sait y faire, le brun. elle sait que c’est pas de la manipulation, mais juste un lien indéniable entre eux. damné dès le départ, mais ça ne les a pas empêché de s’apprivoiser et de s’apprendre par coeur. tous les jours, elle s’abandonne sur la glace, une confiance aveugle en lui, en ses mouvements, presque mathématiques, calculés au millimètre près. mais sortie de la patinoire, elle a toujours du mal à la donner, cette confiance. il leur a fallut des années pour y arriver. et c’est bon, comme sentiment. elle lui pince le bras en rigolant. « dixit le mec qui déboule à moitié à poil en guise de reddition ! » elle est bien, dans ses bras. elle s’y habitue pas trop, mais elle s’accorde cet instant délicieux, à savourer cette petite victoire. elle a baissé les armes, ce soir. c’est ça la raison. elle s’y adonne, une seconde, pas plus, avant de balayer ses rêves de prince charmant d’un revers de main. il avait fini par devenir indispensable à sa vie. elle avait beau se persuader qu’elle avait besoin de personne, elle aimait bien avoir la présence constante, bien que quasi contractuelle, de clare à ses côtés. elle se lève, d’un bond, consciente de l’attraction magnétique qu’elle éprouvera toujours pour lui. elle farfouille, de ci, de là, avant de lui lancer, regard en coin joueur, « t’as pas quelque chose à boire ? on a quand même un enchaînement sans fautes digne des plus grands champions à fêter ! » elle boit pas vraiment, daisy, donc quand elle le fait, c’est rare, courage liquide sans doute. et ce soir, à la vision de son adonis inaccessible, elle en a besoin.

la vie elle est pas juste. parce que dans d'autres circonstances ils auraient pu être grands, tous les deux. leur relation ne leur aurait pas été imposée, n'aurait pas été forcée. pourtant dieu sait qu'ils fonctionnent à merveille ensemble. débuts difficiles parsemés d'erreurs, trop habitués à d'anciens partenaires qui ne sont plus. et maintenant, ils marchent d'un pas et leurs corps ne font qu'un sur la glace. il aura fallu des années pour que le garçon parvienne vraiment à apprivoiser la tornade, à la calmer. parce qu'elle est la lune et lui le soleil, théoriquement ça peut pas marcher. ça devrait pas marcher. et pourtant, ça marche à merveille. il la calme, elle le fait sortir de ses gonds. et souvent, elle crie. alors il crie un peu en retour, moins fort parce qu'il aime pas ça. et souvent il rend les armes en premier parce qu'il aime pas le conflit et que ça le bouffe qu'ils se déchirent. lui qui peut plus imaginer sa vie sans elle. amie, amante, partenaire. elle est un tout daisy et il supporterait pas qu'on la lui arrache. même si l'ombre de vita a toujours été jetée dans le tableau, il ne sait pas s'y arracher maintenant que la blonde est revenue dans la lumière. il aime cette proximité. celle qui est si rare, quand ils ne se chamaillent pas ou se crient dessus. juste de la tendresse, partagée l'espace de quelques secondes parce qu'elle s'échappe toujours daisy. quoiqu'il fasse. « eh c'est toi qui est arrivée au mauvais moment pas moi » qu'il dit en rigolant légèrement, les mains levées en signe de reddition. il hausse un sourcil, surpris, face à sa question. il hoche la tête pour toute réponse et sort du frigo une bouteille de champagne, gardée au frais pour leur prochaine prestation. parce qu'il aime célébrer leurs efforts, leur entente, leur talent. parce que c'est rare de pouvoir tomber sur deux partenaires aussi formidables dans une même vie et que clare il se sent béni de les avoir à ses côtés. il attrape rapidement deux flutes dans le placard qu'il pose sur la table - « tu peux servir ? j'vais me chercher un short » il lui lance un léger clin d'oeil. parce qu'il n'est plus pudique face à elle, parce qu'elle l'a vu nu sous tous les angles mais passer la soirée en serviette, c'est pas très pratique. alors il fait deux pas pour atteindre la chambre et cherche un short dans son armoire.