blank pages and americanos — jamie

Un message qui comportait une heure et un lieu de rendez-vous. Dans quoi elle avait encore été embarquée, Jamie? C’était pas l’idée du siècle mais elle avait parfois du mal à dire non à son agent et puis, elle était pas au top de sa forme la blonde du coup, sortir et foutre autre chose que déprimer, c’était pas forcément une mauvaise idée. Elle soupira, se levant de son divan, c’était presque l’heure de partir surtout si elle ne voulait pas être en retard, ce qu’elle détestait généralement. Elle attrapa son sac qui contenait son laptop et elle s’en alla, veillant à bien refermer la porte de la maison derrière elle. La blonde n’avait pas eu énormément d’informations, elle avait parlé vite fait avec son agent qui lui avait organisé une espèce de rendez-vous avec un autre écrivain qui, lui aussi, semblait avoir du mal à écrire. Comme quoi, selon lui, se retrouver dans la même merde ça pourrait rapprocher deux individu, jusque là, l’idée n’avait pas semblé si mauvaise que ça mais en y réfléchissant, elle se demandait bien ce qu’elle pourrait raconter à un inconnu, c’était pas forcément le genre de situation qui la rendait réellement heureuse! La blonde arriva au lieu de rendez-vous et poussa la porte. Saleté de sonnette inutile. C’était stressant de n’avoir que des informations assez vague, comment elle était censé savoir qui elle avait retrouver. Observatrice, plantée à l’entrée, elle regarda, cherchant quelque chose qui pourrait la guider, dieu merci, c’était relativement calme. Elle se décida à aller directement au comptoir pour commander parce que sans café, elle ne tiendrait pas dix minutes. Et puis, tournant la tête, comme une évidence, un laptop abandonné sur une table. Un mec seule, debout à l’autre bout du comptoir, cela ne prenait pas des années d’études ou un un doctorat pour comprendre. La blonde avança au bout du comptoir pour y récupérer son café, décidant de briser la glace. Je suppose donc que c’est vous que je devais rejoindre ici. Dit-elle d’emblée à l’homme qui venait de récupérer son café, lui aussi. Ça grouillait pas de monde après tout. Et au pire, c’était la mauvaise personne et c’était pas grave, elle finirait bien par s’installer seule, de son côté.

(je reprend ta mise en page du coup   )

L’originalité la plus pure. Faire se rencontrer deux auteurs qui n’arrivent pas à écrire. La jeune femme ne savait pas où son éditeur avait trouvé cette idée mais elle avait fini par accepter, ça ne pourrait pas lui faire du mal. Elle était donc là, à attendre son café et elle avait entamé la conversation avec un parfait inconnu ou plutôt elle avait brisé la glace. C’était pas réellement compliqué à deviner, il n’y avait qu’un laptop abandonné sur une table, une seule personne debout, la déduction avait rapidement été faite. Était-elle ravie de se retrouver là? Pas réellement mais elle faisait avec, ça ne pouvait pas être une mauvaise idée de toute manière, au pire, ils resteraient là, à ne pas se parler, ça ne réglerait pas leur problème de blocage mais ça ne pourrait sûrement pas les mettre plus mal à l’aise. Les mains dans les poches arrière de son jean, elle attendait son café et elle se dandinait légèrement, ne sachant pas trop quoi dire. Oui, il semblerait bien que c’était lui qu’elle devait retrouver là et sa réponse l’avait surprise. Elle lâche un petit rictus alors qu’on dépose son café sur le plan en bois. C’est… original, c’est le moins qu’on puisse dire. Répond la jeune femme après avoir retiré les mains de ses poches et attrapé son café. Il se présente, sous le nom de Jack Branson. Elle boit une gorgée de son café brûlant et elle finit par se présenter à son tour. Jamie Monroe. Et de même, je suppose. Dit-elle, tout simplement. C’est embarrassant de se retrouver là, sans rien avoir à se dire, sans réellement avoir envie d’être là parce qu’elle peut comprendre qu’il n’est pas plus emballé qu’elle par l’idée saugrenue de l’éditeur. Les conditions étaient originales. Jamie n’est pas inspirée, ça fait un peu moment maintenant qu’elle écrit avant d’effacer les quelques mots fraîchement sortis de sa mémoire, la peur de ne pas être à la hauteur, l’impression de n’avoir rien à dire qui n’a pas déjà été écrit. La peur de ne pas pouvoir faire dans l’originalité. On est dans la même merde il paraît… Dit-elle, de nouveau, pour éviter de laisser le froid s’installer.