DYING IN L.A (( BILLIE )) - délai jusqu'au 13.05

it's all about you

faire semblant pour la caméra, c’était pas une vocation. petite bille était timide ; petite billie était bien trop honnête pour porter l'masque de la sorte. huit ans, quinze ans, dix-neuf ans. petite billie était devenue grande. des songes plein la tête, et ce « pourquoi pas moi » qui persistait. pourquoi pas elle, après tout ? et comme on dit qu’avec sa bonne étoile, tout est possible à l.a ; elle est partie pour tester l'rêve américain. à elle l’excès ; à elle l'alcool et les paillettes !!

quelques soirées, les bonnes personnes rencontrées. un répertoire téléphonique qui gonfle de noms bien colorés. quelques castings, le talent des autres qui la rend malheureuse. retour a la case départ. le caroussel qui tourne encore et encore, celui qu’on fini bien par restaurer un jour. un technicien aux doigts d'or qui donne une nouvelle chance à un mécanisme méchamment rouillé, mais qui ne s'est jamais écroulé. patience, passion. chance. et la voilà, la billie en tendance sur netflix ; à la réputation bien garnie!

les débuts sont toujours beaux, puis les souvenirs deviennent cauchemars. et lui c’était son rêve à elle, le gars random qui dompte les papillons, celui qui devient le roi à la fin d'ce film qui existe même pas. billie, pas du genre à croire au prince charmant ; mais quand elle a croisé son regard sur le plateau d’tournage, elle a senti son cœur craquer, son ventre s’envoler. il avait un peu plus d’expérience, avec les films, avec les filles ; c’est pas ça qui a attiré billie. juste son charisme sa bonté sa beauté. et ses fossettes ; putain, elle pourrait tuer pour les revoir, ces fossettes.

elle avait vingt-trois ans, et vingt-trois mille étoiles dans les yeux dans sa robe de princesse. un mariage à leur sauce, dans une chapelle à vegas, le sosie de presley comme témoin. juste eux pour s'dire je t'aime ; une simple vidéo envoyée aux proches dégoûtés. c'était comme ça qu'ils s'aimaient, un peu décalés, un peu déjantés ; abondamment parfaits et c’était tout c'qui comptait.

un enchaînement de choses parfaites. le mariage. les projets. le coup d'fil. la connaissance d’une connaissance qui travaillait sur une nouvelle série. un casting passé avec brio. des heures et des heures de tournages ; billie éreintée à la fin d'la journée, mais elle est heureuse. quand elle regarde le coucher d'soleil, elle s’dit jamais qu’les choses pourraient s'passer mal. alors elle respire de joie, jusqu'à n’en plus pouvoir ; elle pourrait respirer l'air des autres, tellement elle se sent bien! le pilote qui sort, les audiences explosent. le champagne qui saute, et les vêtements aussi. dans une pièce qu'elle connaît pas, billie, elle s'abandonne à son partenaire à l’écran, faciès masqué, corps dénudé ; et pendant quelques minutes, elle l’oublie lui, tout ce qu’ils ont construit jusqu'à aujourd’hui.

le secret est lourd ; le secret a été enterré dans sa tombe. l'actrice infidèle mais veuve d'un homme qui la pensait parfaite, comme si le karma la frappait en plein dans l'faciès – le scénario du film parfait. elle pourrait brasser des millions en inspirant une tragédie, mais elle préfère pleurer en ressassant cette nuit avec l'autre, une nuit qui est devenue deux nuits trois nuits quatre nuits beaucouptropdeputain de nuits et ça la rend folle à s'en arracher le cœur.