si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre (jamie)

Jamie ne s’était pas réveillée à la maison, elle avait passé une nouvelle nuit chez Bastian, c’était devenu une habitude, elle partait le matin tranquillement après s’être réveillée à son aide, lui étant déjà ou boulot ou tout simplement vacant à ses occupations. En rentrant chez elle, encore une fois, elle a l’impression d’être toute seule, de s’ennuyer, elle avait réussi à s’habituer au calme, à une maison vide mais ces quelques semaines chez Bastian, ça avait absolument tout changé et désormais, en rentrant, elle se sentait seule, triste, elle n’arrivait toujours pas à écrire c’est comme si elle avait perdu ce petit truc, cette petite étincelle qu’elle avait récupéré récemment. Ou, tout simplement, il s’agissait d’une mauvaise période et c’était d’un coup plus compliqué à vivre puisqu’elle n’en avait plus eu l’habitude. La blonde soupire, se jetant dans son divan, elle contemple le plafond blanc durant de longues minutes, se demandant si un jour ça va passer, si elle arriverait de nouveau à aligner plus de deux mots sur le papier blanc, sans effacer. Elle semble s’assoupir quelques instants avant de revenir sur terre alors que des coups s’abattent sur la porte de la maison, elle se lève et ouvre la porte. Jaz, cet ange tombé du ciel qui vit la même chose qu’elle et qui semble absolument dévastée, elle s’excuse de passer à l’improviste et la blonde la rassure immédiatement. T’as pas besoin d’annoncer ton passage, tu sais que t’es toujours la bienvenue! Elle ne lui laisse pas le temps de rentrer qu’elle la prend dans ses bras. Qu’est ce qui se passe? C’est drôle comme des situations peuvent rapprocher certains individus. Que ce soit Jaz, Alex ou Sera, elle a l’impression d’avoir trouvé plus que des amies dans cette solitude qu’elle vit au quotidien et elle ne pourrait pas se sentir plus heureuse de les avoir à ses côtés même si elle a l’impression d’enfin avancer dans ce deuil pénible qu’elle a vécu, dans cette épreuve qu’à été se retrouver seule, totalement seule face au reste du monde. Elle lâche son amie, et, se voulant réconfortante, pose ses mains sur ses épaules. La brune peut tout lui dire, elle le sait très bien.

@Jaz Forbes

T'as vraiment la sensation que tu n'iras jamais mieux, que tu peux pas aller au delà du deuil, que tu ne parviendras jamais à passer ce cap. Même le temps est incapable de panser tes plaies et tu craches bien allègrement sur ces conneries d'étapes de deuil. Parce que t'es passée par toutes ces étapes et la résultat est pourtant toujours le même : tu ne vas pas bien. Ton humeur fluctue tous les jours, il te suffit de penser à lui pour passer des rires aux larmes. Mais tu continues encore et toujours de refuser les médicaments, tu ne veux pas être shootée aux anti-dépresseurs. Alors tu utilises tes propres méthodes pour te détendre, tes propres fabrications. Mais c'est pas toujours suffisant. Et voir son visage sur des vieilles photos, voir son doux sourire ou un baiser c'est suffisant pour te faire flancher. Et là, les larmes qui naissent au coin de tes yeux, tu te précipites vers ton amie pour trouver du réconfort. Mais t'es gênée de te présenter à elle les cheveux en bataille, les yeux rougis par tes pleures. (et à l'improviste pour parfaire le tableau) " j'avais besoin de mon vieil herbier pour une préparation. quand j'étais gosse j'étais partie en vacances en asie et j'étais tombée sur une fleur dont il me fallait les propriétés. enfin c'est pas important. " tu te perds dans tes explications pour repousser le moment fatidique, l'explication à tes larmes. parce que t'es certaine qu'en parler va simplement en accroître le flux. " je suis tombée sur un vieil album photos. de nos vacances, de notre mariage. son visage, jamie. son visage était partout. " tu te mords l'intérieur de la joue. et relève péniblement ton visage mouillé vers ton amie. " j'ai l'impression que j'y arriverai jamais, jamie. à passer à autre chose, à ne plus passer mes nuits à pleurer. j'y arrive pas. "

@jamie monroe

Certains jours pouvaient être pénible, elle l’avait appris à ses dépends, Jamie. Quand la luminosité de certains matins pique les yeux, rougis et gonflés par la fatigue et les pleurs, où l’envie de rester dans son lit est tellement forte qu’on a du mal à se motiver, à sortir du lit et à se dire qu’une nouvelle journée est là, qu’on se doit de la vivre. Parce que ça pouvait être la dernière. Mais non. Certains jours, ça craint. Des mauvaises journées, elle en avait vécu beaucoup et elle en vivait encore à l’heure actuelle. Ce type de matin, c’était devenu plutôt rare parce que récemment, Jamie avait eu l’occasion de pouvoir se changer les idées, de faire ce qu’elle aimait et de se rendre compte qu’au final, elle n’était pas aussi seule qu’elle ne pensait l’être. Mais pour certaines personnes, ce n’était pas le cas. Notamment pour Jaz. Lorsqu’elle avait vu l’état de son amie, elle s’était empressée de la prendre dans ses bras pour la consoler. Parce que c’était difficile et la jeune femme savait à quel point ça faisait mal au cœur de se retrouver coincée avec ses pensées, avec ses souvenirs et avec la peur de ne pas réussir à avancer dans la bonne direction. Elle écoute son amie, elle écoute chaque mot et ça lui fait mal au cœur, elle reconnaît cette sensation, cette douleur qui lui a arraché le cœur plus d’une fois. Tu y arriveras, c'est difficile à croire mais on s'en remet.. Dit-elle tout d’abord en souriant. Les souvenirs, c’était le pire. Tomber sur les photos de mariage, se remémorer ce jour là et avoir la vue qui se brouille à cause des larmes, c’était déjà arrivé tellement de fois qu’elle en avait pris l’habitude. Ça arrive, tu te retombes sur des souvenirs et tu te rends compte que t’es toute seule et qu’il n’est plus là, je me souviens de la douleur vive qu’on peut ressentir. Comme si on te transperçait le cœur. L’impression qu’on l’arrache et qu’on le détruit alors qu’il est déjà a l’agonie. Installe toi, tu veux un thé? Un café… ou un verre de vin? Dire d’anesthésier la douleur. Jamie finit par lâcher son amie pour la laisser respirer mais elle garde sa main dans son dos, son petit geste amical pour qu’elle ne se sente pas trop abandonnée, parce que Jamie n’abandonne pas. Encore moins les gens à qui elle tient.

@Jaz Forbes