apologize to my tiramisu, you hurt their feelings (william & teddy)

— what is this feeling? fervid as a flame, does it have a name? yes. loathing! unadulterated loathing! @william paige

Lucia attendait devant la porte d’entrée, le nez dans son téléphone. Je la vis sourire à son écran, taper un message puis relever la tête. « We’re gonna be late ! » Je souriais et secouais la tête. « We aren’t, it’s not even dark yet. » Je finissais de vider la bouteille de rosé fraichement sortir du frigo dans ce qui était sensé être une gourde. Quitte à devoir sortir et surveiller ma nièce, autant boire un coup. Je n’avais presque pas adressé la parole à Tony depuis notre dispute. Lucia servait de pigeon voyageur. Je lui avais dit que j’avais trouvé un lieu où ouvrir ma pâtisserie. Il avait hoché la tête puis était retourné à ses comptes. Sans un mot. Je fermais la gourde, attrapais ma veste et mon sac. « Let’s go signorina ! » Dis-je en ouvrant la porte dramatiquement. Lucia levait les yeux au ciel. La vie n’était pas simple avec une tante aussi cool. (Lucia dirait gênante.)
A la plage, Lucia me fuyait presque. Heureusement, j’avais le temps de lui lancer : « Don’t do anything I wouldn’t do Lu’ ! ». Je la voyais me faire les gros yeux et murmurer un « Mamma mia. » silencieux. Une tante cool. Arrivée au niveau du bar, je m’apercevais que j’avais laissé mon rosé dans la voiture. Tant pis. J’en commandais un au bar. C’était toujours mieux dans un verre de toute manière. Rosie m’aurait fait un scandale si elle m’avait vu avec une gourde de vin. Les couleurs du ciel commençaient à changer. Le soleil n’allait pas tarder à se coucher. Pas un nuage en vue, une soirée agréable à Carmel. Je marchais tranquillement, les pieds dans l’eau, mes sandales dans une main, mon rosé dans l’autre, lorsque je le vis. « Oh for heaven’s sake ! » murmurais-je dans mon verre. Le critique gastronomique était bien de retour à Carmel. Je pensais l’avoir vu en ville, et mes soupçons se révélaient vrais. Il lança un regard vers moi. Il m’avait vu, j’en étais sûre. J’hésitais un instant. Je pouvais probablement prétendre ne pas l’avoir vu et m’en aller. Plutôt enfantin comme réaction. Ou je pouvais aller le voir, et lui demander des explications. Oui. Des explications. Je l’approchais déterminée. « Hi. I received your article. How did you write something so nice? Yet you were a total jerk about my recipe? » Demandais-je de but en blanc. J'étais prête à défendre ma recette. Après tout, personne n'avait le droit de critiquer ma cuisine, me forçant à me remettre en question, pour qu'en suite je me dispute avec mon frère.

— what is this feeling? fervid as a flame, does it have a name? yes. loathing! unadulterated loathing! @teodora bianchi

Il n’avait pas vraiment envie de sortir, Will. Il voulait passer la soirée tranquille à regarder en rafale Brooklyn Nine-Nine pour la quinzième fois, à se marrer de tous les title of your sextape, un grand signe de maturité, évidemment, quand bien même il pourrait sans doute tous les mentionner de mémoire, en mangeant des chips et en buvant une bière. Voilà ce à quoi ressemblait sa soirée idéale, du moins, pour ce soir. Il voulait être relax dans cet appartement, sans envie de socialiser. Pourtant, James, celui qui l’accompagnait dans cette folle aventure, avait d’autres idées en tête et elles étaient bien loin de ce que Will s’imaginait. « I’ve heard that there’s a bonefire tonight on the beach. I thought we could go. It would be a great wat to mingle with the locals and know more great spots to visit while we’re here. » Il pourrait sans doute socialiser plus tard, demain. Après tout, les résidents seraient toujours présents, ils se promèneraient dans la rue comme ils le faisaient à chaque jour et, alors, Will pourrait toujours leur demander conseil en les abordant comme il l’avait fait jusqu’à présent. Il n’y avait donc pas d’urgence et pas de raison de se pointer à cet évènement, mais voilà que James insistait pour qu’ils s’y rendent. C’est donc un peu à contre cœur que William ferma Netflix avant de se lever du canapé sur lequel il était assis. « If it sucks, I’m coming back. » Avertit-il son ami, le suivant, s’emparant de son porte-monnaie, qu’il glissa dans la poche arrière de son jeans, et ses clés, qu’il utilisa pour verrouiller l’appartement derrière lui, avant de les glisser à leur tour dans une des poches de son jeans. Une quinzaine de minutes plus tard, Will remarqua le feu qui brulait déjà sur la plage et les groupes qui discutaient ici et là. Il ne tarda pas à perdre son ami de vu, déjà accoudé au bar à discuter avec une demoiselle qui, visiblement, semblait lui être tombé dans l’œil. Un léger rire passa les lèvres de William qui continua son chemin, son regard balayant la foule à la recherche d’un visage connu. Le premier qu’il vit n’était certainement pas celui qu’il espérait croiser, la débâcle de leur première rencontre encore fraiche dans sa mémoire. Pendant un instant, il se dit que, sans doute, il pouvait prétendre ne pas l’avoir vue, passer son chemin, mais cette option s’envola rapidement lorsqu’il la vit s’avancer vers lui d’un pas déterminé. « Hi. I received your article. How did you write something so nice? Yet you were a total jerk about my recipe? » S’il y avait une chose qu’il ne pouvait pas lui reprocher, c’était de tourner autour du pot. « Hi. Well, I wouldn’t go as far as to say I was a jerk. I just made a comment, a valid one at that, and you overreacted. » Qu’il se défendit. « If anything, you were a jerk. » Il ajouta, innocent. « As for the article, I just did my job. » Les mots qui s’étaient retrouvés dans son article étaient véridiques. Il n’était pas du genre à faire des éloges pour un rien. Plutôt rigoureux dans son travail, parfois dur quant aux propos qu’il avançait, ils étaient pourtant toujours justifiés. Il en était de même pour les critiques positives. Il avait appris avec le temps à peser ses mots, la force que chacun d’entre eux pouvait avoir et l’interprétation que l’on pouvait en faire, alors les compliments, il ne les lançait pas à tout va, il fallait les mériter. Et autant dire qu’elle les avait mérités.