this is a goddamn mess - (charlie)

london & charlie

this is a goddamn mess

Mais qu'est-ce que je fous là ? C'est pas la première fois qu'elle se pose la question alors qu'elle n'est arrivée au point de rendez-vous que depuis 10 minutes. Elle écrase, avec plus de force que nécessaire, la cigarette qu'elle tenait à deux doigts. Machinalement, elle passe sa main dans sa poche arrière pour se saisir de son paquet. Dedans, trois pauvres cigarettes restantes. Elle a acheté le paquet hier midi bordel. Agacée, elle remet de paquet à sa place et se saisit de son téléphone. Elle n'a pas de nouveaux messages mais elle a besoin d'une distraction.
Elle sait bien pourquoi elle est là. Elle est là pour Eoin. Parce que son petit frère est un rêveur et que tôt ou tard, maman va faire la même bourde avec lui qu'elle ne l'a faite avec London. La rousse repense à ce soir là : London venait d'être définitivement acquittée et maman avait pris un ou plusieurs verres de trop pour fêter ça. Rien d'étonnant, avec l'âge les verres sont devenus de plus en plus présents dans la main de la maternel. Comme d'habitude dans ces moments là, elle parlait en boucle de ce type. Le géniteur de London et Eoin. Comme quoi c'était un type bien, qu'il ne fallait pas que London le déteste. Mais ce soir là était différent des autres. Ce soir là sa mère donna à London un prénom et un nom. Jackson Kennedy. Après presque trente ans, elle avait enfin cracher le morceau. Un nom aussi banal que ça. Jackson Kennedy. C'était donc lui le responsable de tout ce merdier. Les monologues maternels sur ce père et mari idéal, les visites à Carmel toutes les semaines dans l'idée qu'un jour, quand ce paternel invisible reviendrait enfin, toute la petite famille viendrait s'installer ici. Des foutaises. London a jeté un coup d’œil sur internet après cette annonce et des Jackson Kennedy. Pas simple curiosité. Puis la curiosité l'a menée à poser plus de question à Greg, le plus vieil ami de sa mère qui a fini par cracher le morceau. Jackson Kennedy, médecin canadien, venu à Los Angeles pour une séances de conférences a rencontré Carol Davitt qui devient son assistante personnelle lors de ses visites. Et puis... voilà.
Ça pourrait presque être romantique si le mec n'avait pas déjà une famille. London a découvert ça dans la notice nécrologique. Il n'a jamais eu l'intention de revenir ce papa parfait. Et maintenant il a clamsé alors. Ça aurait du lui suffire à London. Et ça lui a suffit. À elle. Mais ça ne suffira jamais à Eoin. Il va vouloir comprendre, il va vouloir contacter la famille de ce Jackson. Mais il est trop sensible pour cela. Alors London, elle l'a fait pour lui. Elle a contacté la famille sans trop savoir quoi dire « salut, j'suis la gamine que votre mari ou père a abandonné y'a 30 ans ». Surréaliste. Et pourtant elle l'a fait. Coup de chance ou pas, il se trouve aussi dans cette maudite ville. Alors ils se sont donnés rendez-vous pour parler en personne, même si la rousse n'a pas l'intention de faire durer la conversation bien longtemps. Juste ce qu'il faut pour lui dire que si un certain Eoin Davitt le contacte un jour ou l'autre, de raccrocher ou de mentir mais en tout cas de ne jamais l'approcher. London ferait tout pour son petit frère.
Elle reçoit une notification d'un texto. Il est là. Quand elle relève les yeux de l'écran de son téléphone, elle voit un homme à quelques mètres d'elle qui fait de même. Avant une petite partie d'elle se demandait s'il ressemblerait à Eoin, mais non. Il n'a pas une once de ressemblance avec lui. Ou avec elle, de ce qu'elle peut voir. Elle s'avance vers lui. « Kennedy ? »

london & charlie

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Une soeur. Charlie avait pourtant eu du mal à y croire lorsqu’il avait appris la nouvelle dans les papiers de ses parents quand il avait déménagé pour Carmel. C’était presque surréaliste, lui qui s’était toujours pensé fils unique, lui qui avait toujours pensé que ses parents étaient stériles. La vie en avait pourtant décidé autrement et le hasard avait bien fait les choses. Sa soeur se trouvait ici, à Carmel, c’était incroyable quand il y pensait. Elle avait été la première à le contacter et ils devaient se retrouver aujourd’hui pour se rencontrer, enfin. Ces dernières semaines, la vie de Charlie n’était vraiment pas évidente. Saskia n’avait pas de cancer, elle n’était pas enceinte et ils allaient pouvoir être heureux ; mais l’esprit du jeune homme n’avait pas réussi à accepter toutes ces bonnes nouvelles et le couple était maintenant dans une mauvaise passe. Ils avaient pu parler le week-end dernier, et avait pris la décision de faire une petite pause pour le moment. Le climat à la maison n’était vraiment pas fameux, ça angoissait beaucoup Charlie qui se demandait si cette petite pause n’allait pas être le signe d’une rupture prochaine définitive. Ça le rendait fou. Il savait que c’était de sa faute, après tout c’était lui qui n’était pas certain de l’aimer encore comme au premier jour, la routine de couple, le bonheur, tout ça, Kennedy ne connaissait pas vraiment. Alors il était encore moins présent à la maison, c’était de pire en pire. Ce soir, Charlie avait rendez-vous avec sa fameuse soeur après son shooting de l’après-midi. Une occasion de ne pas rentrer trop tôt à la maison. L’homme avait envoyé un message à sa femme — elle l’était encore, pour la prévenir qu’il ne rentrerait pas tôt, et avait ensuite envoyé un sms à la jeune femme qui l’attendait pour lui indiquer qu’il arrivait. Il avait quitté le shooting rapidement pour rejoindre le lieu de rendez-vous. Au loin, il aperçut une rousse. Elle correspondait à peu près aux photos qu’il avait pu trouver sur les réseaux sociaux, alors il s’avance vers elle, tandis qu’elle s’avance vers lui. Oui, c’est moi. Appelle moi Charlie, c’est très bien aussi. dit-il en lui offrant un léger sourire. Il n’osait pas vraiment lui faire la bise ou une embrassade, c’était une situation assez embarrassante. Et puis elle en savait sans doute plus que lui sur cette histoire, et Charlie n’aimait pas trop ça. London, c’est ça? Original le prénom. Il sourit une nouvelle fois avant de baisser les yeux, légèrement gêné. Il était maladroit, il l’avait toujours été. Mais ce soir, il ne voulait pas mal faire les choses. Elle était sans doute la seule personne liée à ses parents encore vivante, alors, c’était le moment ou jamais de se construire une nouvelle famille.