Lexie Frye home sweet home date d'emménagement : 03/06/2020
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pseudo/prénom : aaqsiill/Cam
faceclaim : Emma Mackey (vava : bibi)
multinicks : nope
 |  Sujet: "You dont' have to sell your body to the night" - Lexie Frye Mer 3 Juin - 23:31 | |
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Lexie Frye
ft. Emma Mackey // crédit@melty et pinterest.
"You don't have to sell your body to the night identification complète. Lexie Frye. Frye c’est le vrai nom de ses parents biologiques paraît-il, celui de sa mère peut-être ? Elle n’en sait rien. Elle n’a jamais vraiment connu sa vraie famille. Et vraiment quelle importance ? Lexie, c’est le prénom qu’elle ne donne pas à ses clients. Hors de question qu’ils le prononcent. Elle préfère leur en donner un faux.. Ainsi, elle a l’impression de garder une part de sa liberté, de son identité lorsqu’elle n’est qu’une chose entre leurs bras, qu'un objet de plus à leurs yeux. âge et date de naissance. 21 ans (née le 7 Février 1999) cette limite entre l’adolescence et l’âge adulte. Cet âge où l’on est encore insouciant et où l’on se sent libre et invincible. Un âge où l’on est supposé être heureux. Bref, elle est bien plus âgée dans sa tête. Trop jeune pour faire le plus vieux métier du monde, trop vieille pour espérer garder une certaine innocence. .. lieu de naissance. Carmel by the sea... elle imagine. Elle n'a pas assez connu ses parents biologiques. job ou études. Escort Girl :Elle pourrait être n’importe quoi, cette fille que vous avez croisée dans la rue. Elle sait surtout être n’importe qui. Elle a plusieurs prénoms, Marina, Britney… le prénom de votre ex, celui de votre patronne. Ce soir, cette nuit, elle portera celui que vous voulez pourvu que vous payiez la somme convenue. Et puis elle sera à vous durant une heure ou deux pour partager votre soirée, peut-être une étreinte. Tous ses clients sont comme elle finalement, des inconnus, des princes charmants d’une nuit rongés par la solitude. Ils ne sont pas toujours d’horribles mécréants dégueulasses. Elle déteste pourtant ses autres identités, mais elles lui permettent de manger à sa faim. Elle n’a jamais vraiment eu le choix. Un jour elle s’échappera de tout ça et aura une maison avec des grandes fenêtres, plusieurs grandes pièces, elle s’est promis que tout ceci ne serait qu’une mauvaise passe. Le temps de trouver quelque chose, le temps de trouver son véritable talent. Mais c’est pas gagné . situation familiale. Elle a trop peu connu ses parents biologiques. La jeune femme sait seulement qu'elle a été arrachée à eux parce qu'ils étaient toxico. Elle a été admise dans une famille d'accueil durant toute son enfance et son adolescence. Aujourd'hui, elle est seule. Pas de famille. situation financière. Son métier paye bien... à défaut de la nourrir intellectuellement, il lui permet de manger à sa faim, d'avoir un appartement. C'est ce qu'elle demandait. statut civil. Célibataire, emprisonnée par les marins qui la capturent dans leurs filets chaque nuit, mais au plus profond de sa poitrine, son coeur bat toujours pour Elle. Au fin fond de son esprit, son âme de sirène échouée chante uniquement pour la seule qui a toujours compté.. orientation sexuelle Orisexuelle Pansexuelle ou Bisexuelle ? Bref cela n’a aucune importance. Elle aime toutes les courbes, le parfum d’un homme, la douceur d’une femme, le rire d’une personne ou le regard d’une âme dans lequel elle aime se plonger. Mais de toute façon on ne lui demande pas vraiment son avis. Elle doit juste récupérer l’argent, ne refuser aucun client pourvu qu’ils allongent la monnaie. . groupe. Coming back Elle était ici depuis sa deuxième famille d’accueil, depuis qu’elle avait deux ou trois ans donc. Elle avait quitté cette ville il y a deux années pour finalement revenir... ce n'était pas vraiment dans ses projets et elle avait fait la promesse de ne pas remettre les pieds ici. Mais a-t-elle seulement eu le choix ?
qualités.
Calme : Lexie ne s’emporte quasiment jamais. Elle est d’un calme effrayant. La panique la prend rarement par surprise, et cette sérénité cache un lourd passé durant lequel elle a dû apprendre à contrôler ses émotions et sa rage. Elle sait se canaliser, mais c’est aussi ce qui peut la rendre dangereuse car elle réfléchit et sait appuyer là où ça fait mal. Et lorsqu’elle est en colère c'est une fureur contenue. Mais gare à celui qui la fera exploser.
Réfléchie : Lexie est une jeune femme qui a dû grandir plus vite que les autres, qui a vu les horreurs de la vie d’adulte alors qu’elle n’était qu’une gamine. Cela aurait pu la détruire, cela a failli d’ailleurs. Mais au bord du gouffre, la volonté de s’en sortir a remporté le combat face à la résignation, lui confiant une certaine maturité, très vite. Cette maturité lui a permis de prendre ces coups durs comme des tremplins de s’en servir pour se relever.
Franche : Elle ne ment pas, jamais. Elle estime qu'une vérité qui blesse fera toujours moins mal qu'un mensonge qui consume. Pourquoi s'embarrasser à tout enrober dans les formes et les dissimulations. La vérité. C'est ce qui compte. Peu lui importent les conséquences.
Intelligente : Elle a toujours eu de bonnes réflexions en classe et des bonnes notes. La jeune femme peut se vanter de savoir se tirer d’un mauvais pas car elle réfléchit vite et efficacement. Elle est cultivée. Elle aurait pu faire des études de littérature si elle en avait eu les moyens. Passionnée par les beaux textes et les auteurs féministes, Lexie a toujours aimé lire. Son intelligence lui sert de bouée de sauvetage de kit de survie. La lecture est un bateau qui l’emporte vers des rivages qu’elle n’atteindra jamais.
Protectrice : Lexie a toujours eu cette envie, ce besoin de protéger ceux qu’elle aime. D’être le bouclier de ses proches. Moins aujourd’hui puisqu’elle refuse de s’attacher aux autres. Mais parfois, la volonté de régler une injustice se fait plus forte et le naturel revient au galop. C’est elle qui vient défendre les autres filles lorsque le patron leur reproche de ne pas avoir rapporté assez. Parfois elle regrette de se mêler de ce qui ne devrait pas la regarder, pour sa survie, mais c'est plus fort qu'elle.
défauts.
Distante : Cela n’a pas toujours été ainsi. Lex’ était une enfant plutôt chaleureuse. Mais la vie n’a pas été tendre avec elle et avec ceux qu’elle aimait. Et, même si cela n’a pas toujours été le cas, la jeune femme n’a jamais cessé de croire que c’était de sa faute. Pour elle, elle est un chat noir, elle porte malheur, alors Lexie garde ses distances, évite de s’attacher, de montrer qu’elle tient aux autres, afin de protéger ceux qui lui sont chers, car ils se comptent sur les doigts d’une main. Et afin de se protéger elle-même aussi des sentiments qui blessent.
Acerbe : La jeune femme est une grande gueule, elle sait se défendre. Les mots sont son arme et elle manie extrêmement bien le sarcasme. Ce qui lui vaut souvent des ennuis. Parce que ses mots sont une lame acérée qui va droit au coeur.
Indocile : Les règles sont d'un ennui ! Le conformisme est là pour parquer la société, la brider et l'empêcher d'avoir des envies plus grandes. Lexie n’a jamais pu se plier aux règles et déteste qu’on lui dise quoi faire. Ainsi, c’est toujours avec plaisir qu’elle vient contredire les figures d’autorité, même quand elle n'a aucune raison de le faire. Son insolence peut la rendre plutôt insupportable.
Solitaire : Elle a toujours aimé la solitude. Même si elle avait des amis. Ces moments où elle se retrouve seule, le regard plongé dans ses pensées, l’apaisent. Cela lui permet également d’éviter de compter sur quelqu’un d’autre, de garder son indépendance, et de rester à l’écart des problèmes.
Bornée: Si Lexie a une idée en tête, on ne peut la lui enlever à moins de l'assommer et de l'attacher à un arbre. Elle n'écoute pas les autres et a tendance à faire ce qu'elle souhaite. Cette ténacité lui a surtout permis de survivre durant toutes ces années.
it's all about you
¤Apatride. Ce sentiment de n'appartenir à rien et de ne rien posséder. C'est ce qu'elle a ressenti toute son enfance en étant entraînée de famille d'accueil en famille d'accueil, sans avoir le temps de respirer, de ralentir, de ressentir. ¤ Sur la peau de son poignet droit est gravée à l'encre noire, une plume. Parce qu'elle aurait aimé que son coeur soit aussi léger. Elle aurait voulu se sentir aussi libre. ¤ Il lui monte vite à la tête celui-ci, au bout de deux danses seulement, la voilà grisée. Deux verres, et Lexie se laisse emporter par ce cavalier qu'est l'alcool, comme si elle n'était plus qu'un corps sans esprit. ¤ Le grondement du tonnerre fait trembler ses lèvres autant qu'il fait trembler le ciel. Elle en a peur, sans savoir pourquoi. C'est assez irrationnel. Lexie ne sait pas d'où vient cette frayeur étrange pour la personnification de la colère des dieux, mais celle-ci l'a toujours possédée, comme un démon dont elle n'arrive pas à se débarrasser. ¤ Elle aime se perdre à caresser les cordes de cet instrument au corps féminin. Le geste si familier de l'arpège sait apaiser son âme et les notes de la portée portent son cœur vers des contrées lointaines, inaccessibles pour l'âme terrestre. ¤ Elle est allergique au pollen, la saison du renouveau, tel le gaz lacrymogène jetée sur une foule, disperse ses larmes au coin de ses yeux et provoque chez la jeune femme des quintes d'éternuement qui la font détester cette période de l'année. ¤ Les lys bleus sont ses fleurs préférées. ¤ Le chocolat, cette addiction dont elle ne peut se séparer. Le fromage fondu, une dépendance à laquelle elle s'adonne sans retenue. ¤ Lexie aime vivre par procuration. Lorsqu'elle lit, les personnages deviennent des réceptacles pour son âme et elles devient eux, autant qu'ils deviennent elle. Cette catharsis que la lecture exerce sur elle, elle la retrouve dans les jeux vidéos, les yeux perdus dans l'écran, dans un autre monde, où elle peut être quelqu'un d'autre, jusqu'au game over. ¤ La nourriture est une passion. En revanche, s'il y a bien une chose qui ne franchira jamais ses lèvres (autre qu'un mensonge) ce sont les fruits de mer. Ils suscitent son dégoût le plus profond et à raison... comment est-ce qu'on peut avaler un truc qui pue autant ! ¤ Si elle connaît un film par coeur, attendez-vous à ce qu'elle récite les répliques en même temps que les personnages, comme si elle avait été actrice dans le long métrage. Oui c'est insupportable, mais la belle n'en a que faire de votre avis.
"Un rossignol en mal d’amour chante et rechante tour à tour sur le mode majeur." G.Appolinaire
Chapitre I :
- O Sweet child o’mine-
Partie 1 : La sirène de Police emplit le petit quartier, d'habitude si calme. Cette quiétude est brisée ce soir, le bruit vient déchirer ce cocon protecteur, cette innocence qu'elle a encore et se mêle aux pleurs de sa maman à laquelle la petite s’accroche, jetant un regard effrayé aux hommes qui retiennent son père qui se débat au sol. Il y a des cris et des coups. Puis on l’arrache à l'étreinte rassurante de sa mère et elle joint ses cris déchirants aux siens. Elle n’entend pas les mots rassurants de la policière, elle ne voit que cette séparation qui se profile et elle ne peut rien faire. Elle a beau se débattre, la femme est plus forte qu’elle. Evidemment, elle est si petite, c'est encore presque un bébé et pourtant elle sait ce qu'il se passe, elle sent. La petite n’a pas les mots pour expliquer ce qu’elle ressent. Elle veut qu’on arrête de faire pleurer sa maman, elle veut retourner dans ses bras. Elle ne sait pas ce que c’est que des services sociaux, elle ne sait pas ce que c’est que de l’héroïne, ni la prison, tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle veut retourner dans les bras de sa maman et que pour le moment on l’en éloigne sûrement. Ce ne sont plus des sanglots qui lui arrachent la gorge, mais des cris de souffrance. Elle n’est qu’une enfant, qu’un bambin qui quitte le cocon rassurant pour un monde tellement plus cruel. Elle ne se rendait pas compte jusqu’ici que ce cocon était malsain, que son père frappait sur sa maman, qu’elle serait certainement morte de faim un jour car ils auraient été trop défoncés pour penser à la nourrir. Assise dans le bureau de l’assistante sociale, son doudou dans la main, les pleurs séchés sur ses joues, la petite ne sait pas ce qui l’attend. Elle entend à peine la voix de la femme penchée sur elle.
« Tu vois Lexie, tu vas dormir au foyer ce soir et puis dès demain on te cherchera une autre famille d’accord ? Cela va aller ma puce. »
Elle sent à peine la main de la jeune femme sur sa joue. Ses sanglots et ses cris l’ont épuisée, elle ferme les yeux doucement, emportée par la fatigue de sa tristesse.
Partie 2 :Josh a 3 ans de moins qu’elle, mais elle l’aime bien. Même si parfois il lui pique les jouets. Il est gentil Josh, puis lui aussi il n’a plus de parents. Alors ça leur fait beaucoup de points communs. Ils sont proches. Lexie le considère presque comme son petit frère. Il l’aide à oublier où ils sont. Qu’ils ne sont pas dans une vraie famille, enfin pas dans la leur. Que Maria n’est pas leur mère et que ce con n’est pas leur père. Con elle connaît comme mot, même si elle n’a pas droit de le dire. Elle l’a appris à l’école et elle l’a dit en plein cours. L’institutrice l’a punie à cause de ça, mais elle ne regrette rien. Le regard choqué de l’adulte et le fou rire non dissimulé de ses camarades valaient toutes les punitions du monde. Pour une fois elle était drôle et les autres ont ri. Depuis c’est un de ses gros mots favoris et ça tombe bien parce qu’il convient très bien à ce con de Harry, le mari de Maria. La première fois qu’il lui a donné une gifle, Lexie l’avait mérité c’est vrai. Elle avait volé des bonbons dans la boulangerie. C’était mal et elle s’en est voulu pendant des semaines. Les autres fois en revanche, Lexie n’avait rien fait. Une fois, il l’avait giflée tellement fort qu’elle en avait saigné du nez. Elle avait dit à Maria qu’elle était tombée dans la cour, par peur de représailles de la part de Harry. Il lui fait peur Harry avec ses grosses mains, son regard toujours mauvais quand il pose ses yeux sur elle. Lexie ne sait pas ce qu’il a, mais il est toujours en colère contre elle. C’est pour ça que c’est un con. Mais elle n’osera jamais le lui dire en face. Parce que c’est un peu comme un tigre qui dort Harry, il ne faut pas le provoquer. Lexie a peur d’avoir mal. Mais Josh est trop petit, jamais Harry ne lui fera de mal. Harry se fiche un peu de Josh, il ne le regarde jamais. Maria lui reproche même de ne pas être très présent pour lui. Harry a dit qu’il n’était pas son père, qu’il avait juste à l’éduquer et qu’il était trop jeune pour apprendre les bonnes manières encore. Lexie elle, elle les connaît les bonnes manières. Il faut dire bonjour, au revoir, merci, s’il te plaît et toujours avec le sourire. Elle fait tout bien correctement. Mais Harry est toujours énervé contre elle. Pourquoi ? elle ne sait pas et elle pleure souvent, parce qu’elle ne sait pas comment le rendre moins fâché.
Mais aujourd’hui, pas de raison de pleurer. Au contraire, c’est l’anniversaire de Josh. Il a 4 ans et Lexie lui a fait un joli dessin qu’il pourra mettre au-dessus de son lit. La maîtresse a dit qu’il était très beau et très coloré. C’est une grande maison, immense avec des grandes fenêtres pour faire rentrer le soleil. Dans le jardin il y a un chien et dans la maison il y a Josh et Lexie. Ils ont le sourire et ils sont grands. Ils ont beaucoup d’argent puisque la maison est grande. C’est le futur. Elle espère.
Maria et elle ont acheté un livre à Josh. Bon il ne sait pas lire alors c’est elle qui lui fera la lecture le soir, sur cette histoire de chevalier et d'épée magique. Lexie adore lire. C’est ce qu’elle préfère faire quand elle ne joue pas avec Josh. Dans les livres, elle s’évade, elle devient qui elle veut. Elle a commencé Harry Potter, elle adore. Son personnage préféré c’est Hermione. Elle aimerait vraiment lui ressembler. Mais Josh est trop petit pour Harry Potter, alors elle lui lira son histoire de chevaliers, plus adaptée à son âge. Il sera tellement content. Maria est partie faire des courses pour faire un gâteau, le cadeau attendra ce soir, mais Lexie sait qu’elle peut donner son dessin tout de suite.
Le sourire aux lèvres elle se dirige dans la chambre de Josh. Elle n’a pas atteint la porte qu’un sanglot lui parvient aux oreilles. Elle entre dans la pièce que Josh partage avec un autre petit garçon, un bébé qui, comme eux, n’a plus de parents. Maria l’a emmené faire les courses, il n’est pas là. Mais Josh est bien présent, sur son lit, la tête dans l’oreiller, il pleure. Lexie fronce les sourcils. Il ne devrait pas pleurer le jour de son anniversaire.
« Qu’est-ce qu’il se passe Josh ? » demande-t-elle doucement.
Le petit tente bien de lui répondre, mais elle ne comprend rien. Ses sanglots rendent ses paroles inintelligibles. Mais son regard se pose sur le bras de son presque petit frère. Il y a des marques de doigts et… elle comprend. Elle comprend parce que Lexie a souvent les mêmes. Elles mettent plusieurs heures à s’effacer, parfois plusieurs jours. Ce sont des tâches qu’elle a l’habitude de voir sur sa peau pâle. Mais sur la peau du petit… c’est la première fois et elle sent, elle sent la colère monter en elle. Une colère qu’elle garde au plus profond d’elle. Lex’ n’aime pas ce sentiment, parce qu’il lui rappelle Harry. Et elle ne veut pas perdre son calme comme Harry, ça ferait d'elle un être infâme, si elle se laissait dominer par la fureur. Hors de question d’être comme lui ! Alors cette colère, elle la transforme en autre chose, la même chose que ce qui fait un Gryffondor, un vrai Gryffondor dans son livre préféré. Elle sort de la chambre, d’un pas sûr et déterminé. Elle a toujours peur oui, mais elle doit et veut la vaincre cette peur. La petite fille descend les escaliers. Il est là dans son fauteuil, en train de lire le journal.
« Tu n’as pas le droit de voir Josh ce matin » lui lance-t-il sans lever les yeux de sa lecture. « Il est puni dans sa chambre. »
Elle se fiche de ce qu’il lui dit, elle le fixe de son regard, insolent, impertinent et si courageux.
« Harry, t’es un con. »
C’est lâché, comme une bombe. Elle devrait trembler, mais elle tient bon. Il la regarde, hébété. Il ne s’y attendait pas à celle-là !
« Pardon ?. »
« La méchanceté t’as rendu sourd ? Tu es un con j’ai dit. »
Elle en a de la verve dans ses paroles du haut de ses 7 ans. Et elle a le verbe haut la petite. Impassible, pleine d’hardiesse, fière de ce qu’elle est en train de faire, elle poursuit.
« Tu peux me frapper si tu veux. Mais Josh, il n’a rien fait de mal. Il est trop petit pour subir des gifles et t’es un con parce que tu ne comprends pas que tu l’es. »
Il s’est levé alors qu’elle parlait et maintenant il la domine de sa taille. Elle ne recule pas, soutient son regard. Et la première gifle part, plus forte que d’habitude, et la déséquilibre… C’est la première d’une longue série… Elle se souviendra longtemps de cette correction mais… elle ne regrettera rien. Depuis ce jour, elle n’a plus peur d’Harry. Les coups qu’il lui portera seront toujours moins efficaces et moins forts que les mots qu’elle lui assénera.
Chapitre II :
-I didn’t mean to let you down -
Partie 1 : "Fais chier !" Murmure-t-elle entre ses dents alors qu’elle sort de cours de maths, plus qu’agacée. Abruti de Sanders ! Elle regarde le papier qu’elle tient entre les doigts et soupire en lisant le motif de son heure de retenue.
« A dit à son camarade je cite : « Elle te sucera le jour où ton quotient intellectuel aura dépassé la taille de ton micro pénis, donc c’est à dire, jamais. »
Sanction : Retenue pour propos inappropriés en classe. »
Elle ne regrette pas. Ce connard de Will Sanders l’a bien cherché et elle n’a pu se retenir lorsqu’il lui a demandé si Ori voulait lui faire une fellation en échange de 10 dollards. Elle lui a donc offert une réponse qu'elle avait jugé tout à fait appropriée justement. Réponse qui n’a pas plu à son professeur apparemment. Mais peu lui importe. Will Sanders c’est le capitaine de l’équipe de football du lycée, un macho, qui croit que toutes les filles doivent lui dire oui. Et depuis quelques temps il a jeté son dévolu sur Ori, qui lui a déjà explicitement dit non. D’abord gentiment, mais il a continué d’insister mettant Lex dans une colère sourde. Mais Lexie ne laisse jamais sa rage la consumer, elle se contente de le rembarrer d’une remarque acerbe et généralement il se casse. Elle ne devrait pas se sentir si en colère face à lui. Mais elle ne supporte pas de le voir reluquer Oriana. Il ne la mérite pas.
Lexie soupire une nouvelle fois. Ce n’est pas le fait d’être en retenue qui la dérange. Elle a l’habitude car Lexie n’a pas la langue dans sa poche et cela lui vaut toujours des ennuis. La dernière fois, elle a soufflé que le cours d’histoire était "aussi ennuyeux qu’une émission catholique à la con". Le professeur l’a plutôt mal pris. Souvent, ces heures de retenue l’arrangent, au moins elle n’est pas obligée de rentrer chez Maria et Harry. Elle ne supporte plus la présence de l’homme, il ne la frappe plus depuis quelques temps, il est tombé malade, un cancer. Mais cela ne l’empêche pas de cracher son venin sur elle lorsqu’ils se croisent. Et elle lui répond toujours de la même manière avec une réplique cinglante et un doigt d’honneur bien significatif. Ce qui oblige Maria à la punir dans sa chambre. Au moins, lorsqu’elle est en retenue, elle n’est pas obligée de supporter ces scènes.
Mais cette fois c’est différent. Parce que cette fin d’après-midi elle devait la passer chez Ori, pas dans une salle de retenue sentant le renfermé, avec les autres rebelles du lycée. Ori c’est celle qui lui apporte du soleil dans son existence pourrie. Celle dont le sourire est contagieux et celle qui a le don de transformer chaque journée en aventure. Dès l’instant où elles se sont vues et parlé pour la première fois, leurs atomes se sont accrochés les uns aux autres, c'est un phénomène physique qu'elle ne peut pas expliquer mais, immédiatement, elles sont devenues inséparables. Oriana est plus jeune, de deux ans, mais Lexie aime son petit côté rebelle. Combien de fois a-t-elle aidé son amie à faire le mur, la nuit, pour aller boire des bières et rire jusqu’au petit matin ? Elle ne compte plus leurs éclats de rire, leurs regards complices, leurs taquineries innocentes… ou presque. Les nuits passées au clair de lune, à observer le ciel étoilé sont gravées dans un coin de son esprit. Elles resteront les meilleures soirées de sa vie. Là, ivres, à rire de tout et de rien. Ori c’est sa bouée de sauvetage, son phare. C’est régulièrement qu’elles passent leurs après-midis ensemble, chez Ori notamment. Lexie se sent vraiment elle-même lorsqu’elle est avec elle. Sa famille la connaît bien, Lexie vient souvent, elle apprécie sa mère. Elle pourrait être jalouse de la vie de famille qu’Ori a, une vie, un amour qu’elle n’a jamais vraiment connu. Mais il n’en est rien. Parce qu’elle se sent bien avec les Wright, elle même, vivante. Et Ori... Ori pourrait lui présenter n’importe quoi, n’importe qui, elle trouverait ça incroyable juste parce que c’est elle qui lui présente. On les surprend parfois en train de se taquiner, d’exploser de rire pour un rien, de se donner des surnoms ridicules. N’importe quelle personne les observant de l’extérieur pourrait croire qu’elles sont en couple. Mais elles n’ont pas encore réalisé que leur relation est beaucoup plus qu’une simple amitié, que ça va plus loin. Lexie ne pense pas à ça. Elle sait qu’elle tient à Ori comme jamais elle n’a tenu à quelqu’un d’autre. Cela c’est certain. C’est nouveau, c’est chaleureux et ça lui procure des frissons, mais elle ne veut pas en parler, parce qu’elle ne veut pas gâcher la relation qu'elles ont déjà. Et ce devait être une de ces après midis où elles étaient supposés passer du temps ensemble. Maudite heure de retenue !
Lexie sort son téléphone et lui envoie un message : « Désolée Ori, je ne vais pas pouvoir venir… j’ai pris une heure de retenue à cause de ce connard de Will Sanders. Mais sache que j’ai défendu ton honneur. Et promis je me rattraperai mon ptit’ loukoum:p »
Malgré cette fin de journée totalement merdique, un sourire étire ses lèvres. Un sourire qu’elle ne peut retenir lorsqu’elle pense à Oriana.
Partie 2 : Le bruit de la basse qui pulse dans la poitrine, la fumée des cigarettes qui vous oppresse la gorge et l’odeur de joints qui emplit l’appart’, c’est une de ces soirées où l’on peut s’oublier dans l’alcool, la danse ou la beuh. Une de ces soirées de lycéens qui se croient invincibles. Oui elles se croient invincibles ce soir là. Plus tôt dans la soirée, Lexie est passée chercher Ori, sous sa fenêtre. Elle l’a aidée à descendre de sa chambre en cachette et elles ont filé en gloussant pour aller à cette soirée où était la grosse majorité des élèves du lycée. Oriana n’avait pas le droit de sortir, mais ce n’est pas la première fois que Lexie et elle vont à l’encontre de cette interdiction. Jusqu’ici elles ne se sont jamais fait prendre.Mais d’une soirée comme ça elles en ont rêvé depuis un moment, tous en rêvait ici. Lexie finit le lycée dans deux semaines, il fallait fêter ça. Cela grouille de monde dans la baraque, Lexie ne sait même plus chez qui ils sont tous, tout ce qu’elle sait c’est qu’Ori et elle s’amusent.
La soirée se déroule à merveille. Lexie danse avec Ori, elles sont ivres, mais elles s’en fichent. Lexie ne compte même plus ses verres et lorsque quelqu’un lui propose un cachet, chose qu’il lui arrive de prendre de temps en temps, elle accepte. Lex’ aime se détruire, mais beaucoup moins depuis qu’elle connaît Ori... Oriana qui lui pose une main sur l’épaule, un regard inquiet, lui intimant de faire attention. Lexie sait qu’Ori veut prendre soin d’elle et qu’elle n’aime pas quand elle se drogue. Mais Lexie lui sourit, confiante.
« Ne t’inquiète pas, promis je fais gaffe ! » dit-elle déjà à moitié ivre.
Et c’est le début de la descente aux enfers. Lexie se laisse porter dans les méandres de songes qui lui semblent réels, elle rit, le poison s’étend dans son corps et elle n’a plus vraiment conscience de ce qui l’entoure et de ce qu’elle fait. L’alcool et la drogue sont des substances toxiques, elle le sait, et accouplées, c’est un mauvais mélange. Un cocktail mortel. Lexie n’a plus vraiment conscience du temps qui passe. Elle s’oublie dans ce genre de soirées, elle aime s’oublier en se sentant vivante. C’est assez étrange comme sensation. Tout semble flou et pourtant elle a l’impression d’être sensible au monde comme jamais elle ne l’a été. Elle brûle, mais frissonne comme si une fièvre étrange possédait son corps. Mais elle n’a pas peur, elle sait qu’Ori veille sur elle, qu’elle ne risque rien. Seulement, elle a oublié… oublié que personne ne veillait sur Oriana, qu’elle est jeune. Trop peut-être pour faire ce genre de soirée, que Lexie s’est promis de la ramener en sécurité. Cette promesse elle ne la tiendra jamais.
Et alors que la drogue la prive de ses réflexes et de sa force, et qu’elle a envie de s’endormir là contre le mur de la pièce, assise sur le sol, elle entend… des cris, ses cris. Son sang se glace... Ori… et elle lève les yeux. Et le temps semble s’arrêter, alors que l’horreur la saisit. Ce qu’elle voit la brise, déchire son coeur. Il est sur elle, il… NON Ori ! Elle voudrait hurler, elle voudrait se lever, se jeter sur lui, le dégager de là, mais Lexie ne peut pas bouger, le poison dans ses veines la fige et elle regarde mortifiée la scène se déroulant sous yeux… c’est comme un cauchemar, sauf qu’il est bien réel celui-ci. Pire encore, elle voit les gens autour d’eux qui rient et qui filment. BANDE DE POURRITURES voudrait-elle leur hurler, mais ce n’est qu’un murmure inintelligible qui sort de sa bouche. Et elle croise le regard d’Ori… c’est pire que tout, ça la détruit. Ses yeux reflètent toute la douleur, la peur qu’elle ressent, cela lui arrache le coeur hors de la poitrine alors qu’elle lit dans les yeux de celle qui a toujours compté plus que tout dans son coeur, le sentiment de la trahison. Et Lexie sait… sait qu’elle a raison de lui en vouloir. Cela ne pouvait pas arriver, pas à Ori, pas par sa faute. Et pourtant les yeux de son amie lui renvoient bien son crime. La rage et la souffrance la consument, elle voudrait tous les tuer là, leur arracher leur sourire de leur face, et surtout emmener Ori loin d’ici. Combien de temps cela dure-t-il ? Une éternité ? elle a l’impression que le temps est figé. Elle ne voit qu’Ori, et n’entend que ses cris de frayeurs et de douleur, voudrait se réveiller de ce cauchemar, voudrait l’arracher à cette scène, voudrait hurler à pleins poumons. Et d’un coup cela se termine. Il se lève dit quelque chose à Ori et jette un regard à Lex’.
« Tu vois, finalement, elle a bien voulu de moi ta copine. Personne ne me repousse. »
Sanders est un macho… pire que ça, Sanders est un violeur. Elle a envie de lui cracher au visage, de lui arracher son coeur de sa poitrine. La haine qu’elle ressent à présent pour lui est un brasier, mêlée à la douleur, elle font couler des larmes de rages sur ses joues. Ils rient tous et sortent les laissant là dans la pièce. Personne n’a bougé le petit doigt pour aider Ori, personne. Mais qui est-elle pour leur en vouloir ? Elle n’a rien fait non plus…
Combien de minutes s’écoulent là dans le silence, ponctué par les sanglots d’Ori, avant que Lex puisse sortir de sa paralysie ? Elle n’en sait rien. Mais dès qu’elle peut se mouvoir, l’adolescente se rue sur son amie et saisit son visage entre ses doigts.
« Ori… Ori mon dieu… écoute-moi... »
Que faire ? Que dois-je faire ? Pense-t-elle complètement désemparée devant la douleur qu’elle lit dans les yeux de sa belle. Elle voudrait s’excuser mais, ce n’est pas le moment. C’est Ori qui importe à présent. Elle lui caresse la joue, de sa main tremblante, sèche ses larmes, essaie d’oublier ce sentiment de culpabilité qui lui prend les tripes.Ce n’est pas le moment d’être égoïste. Elle-même pleure, elle ne peut retenir ses larmes en voyant l’état dans lequel est Oriana. Il lui faut prendre son courage à deux mains. Elle doit se ressaisir pour Ori. Lexie prend quelques secondes pour penser à ce qu’elle va faire. Et la terrible vérité la frappe alors comme un coup de poing en pleine figure. Elle n’est pas la personne qu’il lui faut. Elle ne lui a rien apporté de bien. Pourquoi serait-elle soudain capable de la réconforter ? Elle la saisit donc en murmurant des paroles rassurantes tout de même. L’aide à se lever. Ori se laisse faire sous le choc, elle est comme une poupée de chiffon entre ses bras.
Elles marchent dans la nuit en silence. Lexie ne sait pas quoi dire, elle même tremble, tentant de maîtriser ses émotions qui la submergent. Mais reste forte, refuse de craquer, elle n’a pas le droit. Lexie n’ose regarder Ori dans les yeux alors qu’elle la soutient une main autour de sa taille et le bras de sa belle sur ses épaules. Elles arrivent devant chez Oriana et Lexie prend une inspiration… elle sonne. Il est tôt, certainement trois heures du matin, mais ça n’a pas d’importance, il y a urgence.
« On est arrivées Ori, on est chez toi, d’accord ? ça va aller, je te promets tu es en sécurité ici. » la rassure-t-elle toujours en refusant de la regarder. La voix tremblante, au bord des larmes.
La porte s’ouvre. Madame Wright se tient devant elle, furieuse. Oh si seulement elle savait. Elle allait avoir une véritable raison de lui en vouloir... Mais lorsqu’elle voit l’état d’Ori elle semble se raviser de lui crier dessus. Ensemble elle vont la coucher, en silence, dans son lit. Puis devant la porte de la chambre… on lui demande des explications… et Lexie avoue tout, raconte, sans rien oublier. Parce que Lexie est comme ça, elle ne ment pas, jamais. Elle est franche. Et puis elle sait qu’Ori n’avouera jamais rien. Hors pour qu’elle guérisse il faut… pour que sa mère puisse l’aider, il faut qu’elle sache. Elle n’oublie rien et même confesse…
« Je ne l’ai pas aidée… j’étais… j’étais défoncée… … je n’ai rien pu faire. C’est de ma faute. »
Le dire à haute voix rend sa culpabilité plus réel et plus douloureuse encore. Elle ne dit pas qu’elle est désolée, parce que ça ne changerait rien, elle ne dit pas cela dans l’espoir que la mère d'Ori lui dise qu’elle n’y est pour rien, Lexie ne veut pas se faire pardonner. Elle ne mérite pas le pardon. Mais elle ne s’attend pas vraiment à la réponse de Mme Wright. Elle lit dans ses yeux toute la colère qu’elle ressent elle-même pour elle. Et voilà, qu’elle lui souffle sur un ton plein de rage, de partir, de ne plus jamais revoir sa fille. Lexie regarde une dernière fois Ori, allongée, lui tournant le dos… c’est pour le mieux et elle le sait.
Alors elle quitte la maison sans se retourner… elle court loin d’ici, se rue dehors et reprend sa course. Les larmes coulent sur ses joues sans qu’elle puisse les arrêter. Elle finit par se stopper elle ne sait où, elle a envie de vomir, elle se dégoûte. Et elle rend tout ce qu’elle a avalé depuis le début de la soirée, là sous ce lampadaire, seule dans la nuit. Secoué par des sanglots et ses nausées… Tout ceci est de sa faute… c’est de sa putain de faute. C’est elle qui a entraîné Ori dans cette soirée, elle s’est droguée alors que cette dernière lui a explicitement demandé de ne pas le faire et elle n’avait pas pu la protéger. Elle qui a toujours su protéger les autres… elle s’écroule, à quatre pattes sur le sol, les larmes faisant couler le maquillage qu’Ori avait pris soin de lui mettre juste avant la soirée. Là au milieu de la rue, elle n’est qu’une loque, qu'un corps sans âme, ou qu'une âme meurtrie. Elle prend conscience qu’elle ne reverra plus jamais Ori et c’est une souffrance qui la consume comme un bûcher, un brasier de flammes ardentes. Une douleur dans la poitrine, son coeur qui se brise alors qu’elle comprend qu’elle l’aime… et qu’elle l’a trahie.
Partie 3 : Lexie tire une bouffée sur sa cigarette. Laisse la fumée envelopper sa gorge. Elle observe la silhouette à la fenêtre. C’est le dernier, le meilleur pour la fin.
Une semaine a passé depuis le viol d’Ori. Une semaine que Lexie n’est pas revenue au lycée, n’a pas une seule fois croisé Oriana. Après tout, c’est la volonté de sa mère et elle s’est promis de ne plus lui faire de mal. Et pour éviter de souffrir, elle a décidé de quitter la ville. Mais pas avant d’avoir réglé quelques dettes. Une semaine… et les choses ont empiré pour Ori, les vidéos ont circulé parmi les élèves, si bien que personne ne sait qui les a prises à l’origine. Enfermant Ori dans cette spirale infernale. Lexie a décidé d’agir. Parce qu'elle se souvient des visages de ceux qui riaient... Autant dire que ceux qui ont pris les vidéos ne sont pas près de refaire ce genre de connerie avant un moment. Pas avant d’avoir récupéré un téléphone et leur dignité en tous les cas. Mais il lui reste encore quelqu’un à voir avant de partir. Il y a quelques minutes, elle lui a envoyé un message pour lui dire qu’elle avait une surprise pour lui. Ses lèvres s’étirent en un sourire sans joie lorsqu’elle entend la porte donnant sur le jardin se refermer. Appuyée contre la table, elle le regarde s’approcher.
« Bah alors Frye, on veut de moi finalement ? » fait la voix agaçante de Sanders.
Mais son sourire ne se dissipe pas. Elle passe la main sur la table derrière elle et saisit brusquement la batte de baseball et lui envoie un coup dans les côtes. Il s’écroule dans un cri étouffé. Elle lui laisse le temps de comprendre.
« Putain ! » fait-il dans un souffle. « Mais qu’est-ce que tu fous ? »
Elle prend une nouvelle bouffée de sa cigarette et le regarde, là, plié en deux, devant, elle, à genoux. Elle n’arrive même pas à trouver cela jouissif, non. Elle se dégoûte de devoir utiliser cette violence, cette rage, mais elle fait ça pour Ori.
« Tu ne comprends pas pourquoi je fais ça Will ? T’es vraiment plus con que je ne le pensais. Allez, cherche un peu dans ta petite cervelle, ça va venir. »
Et elle lui assène un nouveau coup, sur l’épaule cette fois-ci et il émet un cri de douleur.
« Mais arrête, t’es folle ! » pleure-t-il. « Espèce de... » Un nouveau coup dans sa mâchoire cette fois-ci. Pas assez fort pour la lui casser, mais assez pour être extrêmement douloureux. Lexie retient sa colère, sa rage et sa souffrance qui reviennent la hanter, parce qu’elle sait que si elle les laisse sortir, elle risque de le regretter. Non elle préfère garder son calme, même si ses mains tremblent. Et elle sait que ça la rend plus menaçante encore, car il peut lire dans ses yeux ce qu’elle essaie de contenir et elle lit la frayeur dans son regard. La jeune fille brandit de nouveau son arme de fortune et le frappe encore sur les côtes, là où elle avait déjà frappé.
« Insulter celle qui est à deux doigts de te briser littéralement les testicules est une mauvaise idée je crois Sanders. » dit-elle alors qu’elle pose le bout de la batte sur son entre jambe.
« Qu-quoi ?! Non non...pas ça.Putain qu’est-ce que tu veux ?»
Elle se penche au dessus de lui.
« Tu oses demander ?... » elle rit froidement. « tu as peur Sanders ? »
Il hoche la tête frénétiquement. Il a l’air de comprendre que c’est la réponse qu’elle attend.
« Tu as mal ? »
Il émet un petit gémissement alors qu’elle appuie un peu plus fort sur son entre jambe. Et elle perd son sourire, le regarde froidement.
« Tu vois ce que tu ressens là ? C’est exactement ce qu’a pu ressentir Ori pendant que tu la violais sale porc ! Et crois-moi si j’étais comme toi, il y a longtemps que la batte je te l’aurais enfoncé là où je pense. Tu mérites tellement de pourrir en enfer pour ce que tu as fait Sanders… je ne sais pas ce qui me retient de te défoncer la gueule un peu plus. Tu n’es qu’une merde... »
Et sur ces mots, elle jette sa cigarette au sol après l’avoir finie, prend son sac, et commence à partir lorsqu’elle l’entend.
« C’est ça, casse-toi sale conne… de toute façon elle aurait fini par coucher avec moi que ce soit lors de cette soirée ou plus tard ! »
Il se relève, en jurant, la croyant partie.Bon sang… elle ne l’avait pas raté la salo… Il n’a pas le temps de terminer sa pensée qu’un nouveau coup se loge sur son genoux, et un craquement sinistre retentit en même temps que son ultime cri de douleur, mais qui est étouffé par un deuxième coup de pieds, balancé sur son entrejambe.
Quelques minutes plus tard, Lexie marche dans la rue, le regard déterminé, tentant de refouler cette colère. Elle a vengé Ori, mais a espéré tellement pouvoir faire plus. Néanmoins il y a quelque chose de satisfaisant dans cette soirée. Sanders ne pourra certainement plus jamais jouer au foot de sa vie. Une piète consolation quand elle sait que sa belle ne s'en remettra certainement jamais.
Chapitre III :
-Roxane, you don’t have to put on that red light. -
Il est 6 heures du matin, éreintée, Lexie ouvre la porte de son petit appartement. Elle referme à clefs et les pose dans le petit bol prévu à cet effet. La jeune femme s’empresse de retirer ses talons qui font souffrir ses pieds meurtris d’avoir marché. Elle a fait tant de de kilomètres dans ces chaussures inconfortables,à suivre l’homme qui l’avait engagée pour la soirée. Un soupire de soulagement franchit ses lèvres lorsqu’elle les jette dans l’entrée avant de se diriger vers la minuscule salle de bain. Prendre une douche, effacer les traces de sa nuit de travail. Ils ne couchent pas toujours avec elle, mais lorsqu’ils le font, les caresses sont parfois trop fortes et laissent des empruntes sur sa peau, qu’elle a du mal à faire partir. Devant le miroir du lavabo alors qu’elle a enlevé son débardeur et son maquillage… son regard croise celui de son reflet. Et comme souvent, il lui renvoie les choix qui l’ont amenée jusqu’ici.
Cinq mois qu’elle est de retour à Carmel by the sea. Cinq mois qui ont suivi un peu plus de deux ans d’exile. Elle ne voulait pas revenir. Elle s’était jurée de ne pas revenir. Mais elle n’a pas vraiment eu le choix. Un ami lui avait proposé de reprendre une affaire, un vieux magasin de guitares, dans un patelin un peu paumé à une centaine de kilomètres. Mais cela n’a pas duré. En partie parce que cet ami ne savait pas gérer les comptes du commerce. Elle s’est vite retrouvée sans le sous en quelques mois, puis elle s’est mise à enchaîner des petits boulots, pas toujours légaux survivre, manger à sa faim et ne pas finir à la rue. Jusqu’à ce que cet homme l’approche un soir dans le bar mal famé et pas vraiment fréquentable, où elle dépannait une amie serveuse/ strip teaseuse. Il lui a proposé un job qui lui permettrait de gagner de quoi vivre, de quoi avoir un appart. Un job à Carmel by the sea. Ici dans cette petite bourgade, elle n’allait pas gagner grand-chose, elle mourrait, dépérirait. Il lui laissait le choix, mais elle ne l’avait pas vraiment. Elle savait ce qu’il lui proposait, elle n’était pas dupe, mais finir à la rue, c’était s’exposer, s’exposer au monde sauvage, à la loi du plus fort, à la drogue. Hors, elle s’est jurée de ne plus toucher à ça. Et puis elle pourrait faire ce job, le temps de trouver quelque chose de plus sûr, c’est ce qu’il lui promettait. « Ce n’est que passager » lui avait-il dit. « Le temps que tu trouves quoi faire. Tu sais quoi, tu restes deux ans, tu travailles pour moi, comme ça tu mets un peu d’argent de côté, tu peux rester plus longtemps si tu veux, mais je te demande deux ans. »
Un pacte avec le diable. Parce qu’elle le sait à présent, elle ne gagne pas assez pour le fuir, et elle ne met pas de côté, donc impossible de lui échapper. Ce n’est plus faisable.
Mais elle a de la chance, si on peut dire, il l’a à la bonne. Il l’apprécie. Elle peut choisir ses clients, ou presque… parce qu’il aime bien son franc parler, parce que c’est une femme forte et qu’elle a su s’imposer.Et puis, elle n’est pas toujours obligée de partager leur lit. Cela lui permet également, d’assister à des fêtes privés de riches businessman, elle ne va pas se plaindre.
Lexie pose son regard sur son cou, où une trace fait son apparition, lentement, sûrement, une marque de dents et jure. Elle avait pourtant prévenu le client qu’elle ne voulait pas être mordue. Tout ça pour avoir récupéré 50 dollards de la somme qu’il lui avait donné. Elle avait remis le reste à son patron. Mais bref ces 50 dollards ne vont pas l’aider à faire disparaître cette marque de morsure. Tant pis, elle verrait plus tard.
Elle fait couler la douche, laissant l’eau laver les parfums des hommes et parfois des femmes qui viennent se mêler au sien. Laver le souvenirs nauséeux de leurs caresses loin d’être tendres. Mais elle se dit que ça pourrait être pire et qu’elle paie, que c’est sa punition pour le mal qu’elle Lui a fait. Parce que, qui est-elle pour mériter une vie meilleure ? Qu’une lâche. Lexie secoue la tête, elle ne veut pas penser à Elle, ça lui fait du mal, ça la fait trembler encore. Mais souvent, lorsqu’elle regarde le ciel étoilé, dépourvu d’un nuage, ses songes l’emmènent vers ces moments regrettés où elle pouvait entendre son rire, et observer son sourire. Lexie sait qu’elle ne l’aurait jamais méritée. Et elle espère, au plus profond de son coeur, qu’Ori est heureuse, protégée, choyée, sans elle. Parce qu’elle ne la mérite pas…
pseudo/prénom aaqsill / cam. pays Le pays du fromage  . tes impressions Il a l'air confortable, c'est qu'on aurait envie d'y poser ses fesses et d'y rester (jdis ça , jdis rien) d'où tu viens? D'une galaxie far far away... haha nope c'est Victoria qui m'a ramenée ici (de force presque... mais j'ai pas le droit de le dire x) ) autre? VOUS N'ETES PAS PRÊTS !!!!! 
Dernière édition par Lexie Frye le Dim 7 Juin - 22:25, édité 7 fois |
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