the heart of the ocean (amelia#1)

- - nous tenons à la douleur, parce que c’est la seule chose qu’on nous a laissé. (@amelia langston)

Lyam tenait à sa famille comme à la prunelle de ses yeux. Il avait toujours été proche d’eux, même si il ne s’entendait pas toujours bien avec son père. Sa mère avait toujours été la première femme de sa vie, et ses soeurs faisaient parties de ses indispensables pour être heureux. Il était proche de sa grande soeur, mais sa petite soeur, Amelia, c’était bien plus fort encore. Il était encore petit quand elle avait été adopté, et leurs parents n’avaient jamais caché son histoire aux deux aînés. Ils avaient rapidement compris qu’ils n’avaient pas vraiment la même maman ni le même papa, mais que c’était l’amour qui faisait la famille et non le sang. Et cela, Lyam le savait et y avait toujours cru. Melia, c’était sa petite soeur, il la protégeait sans cesse. Ils avaient des points communs incroyables, et ils se comprenaient souvent par un simple regard. Quand l’accident avait eu lieu il y a six ans, Melia avait été la première à accueillir Lyam, à l’aider à aller mieux. Il avait eu du mal à se remettre de la perte de sa petite-amie et de sa fille, mais aussi de leurs parents. La tragédie avait été familiale, et Lyam avait souhaité ne plus jamais en revivre une semblable. Malheureusement, la malédiction semblait s’être de nouveau abattu sur la famille. Finn, le mari d’Amelia avait été sauvagement assassiné, et la brune avait perdu leur enfant. Une tragédie. La seconde, et la dernière, Lyam l’espérait. Quand elle avait souhaité revenir à Carmel, c’est naturellement qu’il lui avait proposé de l’accueillir chez lui afin qu’elle ne se sente pas seul. Elle logeait ainsi depuis dans une chambre d’ami du rez-de-chaussée, afin de laisser malgré tout son intimité à son frère et à sa fiancée. Et c’était bien ainsi, ils semblaient s’accommoder de cette proximité si nécessaire pendant cette période de deuil. Aujourd’hui, Lyam avait réussi à accorder une après-midi de son temps à sa soeur. Il avait déplacé des rendez-vous professionnels, avait travaillé une grosse partie de la matinée pour compenser son absence. Quand sonnent les coups de quatorze heures, le blond quitte l’hôtel afin de rejoindre sa soeur sur la plage. Sur la route, il s’était arrêté pour acheter des pâtisseries ainsi qu’une bouteille afin qu’ils puissent organiser un goûter comme lorsqu’ils étaient enfants. Parce que c’était ainsi que Lyam voulait aider sa soeur à aller mieux. En lui rappelant les souvenirs de leur enfance commune. Qu’elle retrouve sa Madeleine elle aussi. En arrivant sur le sable, le jeune homme retire rapidement ses chaussures afin de savourer la chaleur du sable blanc, tandis qu’il fait signe à sa soeur au loin. Il ne tarde pas à s’approcher d’elle et de la prendre dans ses bras, après avoir déposé au préalable ses affaires sur la couverture qu’elle avait installé. Munchkin, je suis content de passer l’après-midi avec toi. Comment s’est passé ta matinée? dit-il en lui offrant un léger sourire. Munchkin, c’était ainsi qu’il l’appelait depuis sa plus tendre enfance. Un surnom affectueux dont il ne pouvait plus se passer. Parce qu’il tenait à elle plus qu’à lui-même.

la famille, ç'avait toujours été sacré pour amelia. enfant adoptée peu de temps après sa naissance, enfant non désirée laissée au mexique, origines inconnues, wilson pour première famille, ceux qui l'ont aimée et élevée. puis il y a eu les langston, deuxième famille d'adoption, ceux qui l'ont accueillie et acceptée comme si était l'une des leurs, amour passionnel qui n'était secret pour personne. le sang ne les a jamais liés à proprement parler, l'amour qu'ils se portaient les uns envers les autres était suffisant. pas besoin de fioritures supplémentaires pour s'aimer. mais le sang c'est ce qui a tout détruit. son corps mutilé, son amour arraché, tête qui a roulé à ses pieds. elle a hurlé, melia. de douleur, de choc. puis elle est tombée. choc sourd, sa tête qui a résonné contre le parquet du salon, non loin de finn. son sourire éternel effacé, son sourire qu'elle ne pourrait plus jamais voir. pourtant, il est toujours là, à sa manière. elle l'imagine melia, elle l'imagine toujours à ses côtés, pour l'aider à avancer maintenant qu'il n'est plus là, que tout s'est effondré aux moments où ces hommes ont franchi le seuil de la porte d'entrée. nouvelle tragédie qui a frappé la famille wilson, à nouveau endeuillée par la perte d'un des leurs. parce que ça n'en finissait jamais, que ça n'en finirait jamais. maudite qu'elle est melia, gamine perdue qui n'a plus de repères. san francisco abandonné avec ses pinceaux et ses toiles, carmel qu'elle connaît mais dont elle semble avoir tout oublié, souvenirs triés sur le volet pour n'en conserver qu'une infime poignée. sans lyam, elle se serait sans aucun doute laissée mourir à son tour, deuil qui n'aurait été prolongé que de quelques semaines avant d'être oubliée, peine effacée dans son coeur noirci. la nuit, elle revoit les images sans cesse. réveil en sursaut, sueur étouffante qui vient l'emprisonner, la terrible envie de venir se réfugier auprès de son frère avant de se rappeler qu'elle est une adulte, loin de la gamine de six ans qui venait se réfugier dans le lit de son aîné lors des soirs d'orage. plage pour refuge, seul sanctuaire où elle peut s'octroyer une once de paix, loin des regards désabusé, remplis de pitiés qui s'abattent sur son passage, peu importe où elle va, elle ne semble jamais pouvoir s'en débarrasser. il n'y a que tony et son frère qui ne la regardent pas comme ça. après-midi passée sur le sable à dessiner le paysage environnant, seule alternative dont elle se sent capable pour exprimer son art, patiemment elle attend lyam. elle lui est reconnaissante d'avoir pu se libérer une après-midi pour passer du temps avec elle, lui qui est si occupé avec son travail. quand elle tourne la tête et qu'elle le voit, un sourire s'imprime sur ses lèvres, fantômes du passé qui disparaissent toujours en sa présence. son corps se tend légèrement face au contact de des bras du garçon contre son corps avant de se détendre, toujours peureuse après l'accident. son coeur semble fondre face à l'appellation qui ne l'a jamais quittée depuis son enfance, munchkin qui n'a jamais cessé de la faire sourire. « bien, j'ai dessiné toute la matinée en regardant les vagues avec finn » sourire léger, voile qu'elle n'est pas prête à enlever, amant passé qu'elle n'est pas prête à abandonner. pas encore. « et toi ? tu es parti tôt ce matin, je voulais déjeuner avec toi » une brève moue s'imprime sur ses lèvres, bouée de sauvetage à laquelle elle tente désespérément de s'accrocher pour ne pas se noyer.

- - nous tenons à la douleur, parce que c’est la seule chose qu’on nous a laissé. (@amelia langston)

Lyam avait toujours été très proche de ses soeurs. De sa famille d’une manière générale d’ailleurs, à l’exception de son père avec qui il s’entendait moins bien, faute de complexe oedipien. Malgré tout, il avait la chance d’avoir toujours été choyé, de ne jamais avoir subi de violence, et il savait la chance qu’il avait d’être tombé sur des parents pareils. Il se remerciait aussi d’avoir eu la chance de reprendre l’hôtel familial, cela n’aurait sans doute pas pu être possible si son père avait encore été vivant aujourd’hui. C’était leur principal désaccord, alors que Lyam rêvait de faire une chaîne d’hôtel et de développer l’industrie, son père le refusait et préférait choisir l’héritage familial de l’hôtel. Aujourd’hui, Lyam savait qu’il avait pris la bonne décision en choisissant de développer son business puisque le côté familial n’était pas resté de côté, et faisait partie de l’image de marque de l’enseigne. Anyway, aujourd’hui, et même si le jeune homme était très engagé dans sa profession de directeur, il avait réussi à accorder une après-midi à sa petite soeur, Amelia, tout juste rentrée à Carmel et qui venait de vivre une tragédie. Elle vivait chez lui, mais Lyam avait parfois du mal à lui accorder du temps à cause du travail et c’était essentiel pour lui d’arriver à le faire. Ainsi, il lui avait préparé une après-midi rien qu’à elle, avec des pâtisseries et une bouteille de vin sur la plage comme elle aimait tant. Il voulait lui faire plaisir, lui montrer son affection et sa présence après cette tragédie qui commençait à devenir familial. Lyam, puis Sera, puis enfin Amelia, et tout un tas de cousin perdaient chacun à la suite des autres la personne qui partageait leur vie et cela devenait inquiétant, si bien que Lyam commençait à sérieusement avoir peur de l’engagement lui aussi. Lorsqu’il aperçut sa soeur au loin sur la plage, il s’approcha d’elle afin de la prendre dans ses bras, afin de prendre de ses nouvelles. Elle avait dessiner, en regardant les vagues, avec Finn. Finn, son mari, Finn, décédé dans des conditions atroces. Lyam soupirait légèrement mais discrètement en y pensant, sa soeur ne méritait pas cela. Super, j’espère que cela t’a fait du bien dit-il en lui offrant un léger sourire. La brune ne tarde pas à reprendre la parole en précisant qu’elle aurait aimé déjeuner avec lui ce matin, mais il était parti bien trop vite, à cause de ses nombreux rendez-vous entre autre. C’est grâce à son départ très matinal, presque nocturne qu’il pouvait être là cet après-midi. Malgré tout, il se promet au fond de lui-même de passer le petit déjeuner à la maison avec sa soeur ces prochains jours afin de compenser. Je suis désolé, j’avais des rendez-vous assez tôt ce matin. Mais je suis là, et regarde, j’ai apporté de quoi manger, et boire aussi, comme tu aimes. Il lui sourit doucement. Sa Munchkin. Il l’aimait tant sa soeur, il la protègerait de tout s’il le pouvait, et il se sentait souvent coupable de ne pas avoir pu la protéger de cette tragédie. Mais je vais bien, un peu fatigué quand même. Mais ça va, ne t’inquiète pas pour moi. Tu as faim? Ou tu veux qu’on aille se baigner un peu? Il lui offre un nouveau sourire. Elle était sa reine cet après-midi, la maîtresse de la situation. Et Lyam ferait n’importe quoi pour lui faire plaisir.

le sable, les vagues et l'odeur du sel marin avaient le don de la ramener en enfance. dans des souvenirs heureux et joyeux, loin du mélodrame qu'était devenue la vie des wilson. tragédie amoureuse qui est rapidement devenue familiale alors qu'elle s'est abattue à la manière d'un éclair sur la plupart des membres de la famille, un à un. d'abord lyam. puis sera. et enfin amelia. la boucle avait été bouclée et la benjamine était terrifiée à l'idée qu'un nouveau drame vienne obscurcir sa vie qui semblait n'être que pluie et orage. heureusement pour elle, lyam constituait un rayon de soleil éblouissant. proches depuis toujours, il l'avait accueillie après l'accident, chez lui et emeline. et amelia lui en serait éternellement reconnaissante. si elle n'avait pas la même proximité émotionnelle avec sera, elle savait que sa soeur et sa nièce étaient là pour la soutenir. pourtant, personne n'arrivait à la sortir définitivement de ses visions, du visage de finn qui la hante encore chaque jour. lui qui est présent quand personne d'autre n'est là, solitude physique qui n'existe plus. pourtant, elle ne s'est jamais sentie aussi seule de toute sa vie melia. sans son âme jumelle, sans son amour véritable. elle qui était devenue le chat noir de tout carmel, de sa famille. celle que l'on regarde d'un mauvais oeil parce qu'elle parle toute seule. sauf qu'elle n'est jamais vraiment seule. elle hoche vigoureusement la tête de haut en bas lorsque lyam parle. il est bien l'une des seules personnes à ne pas la regarder comme si elle était folle, du moins, c'est ce qu'elle espère. parce qu'elle ne supporterait pas que son frère la regarde comme tous les autres. « j'ai dessiné la plage, regarde » qu'elle dit doucement, de sa voix fluette en lui montrant son carnet de dessin. il était le seul à qui elle avait accepté de montrer ses dessins jusqu'ici, seul contact qu'elle acceptait avec le monde artistique, pinceaux délaissés loin de ses mains, de ses pots. un sourire éclatant fleurit sur le visage épuisé de la brune, perdue dans ses songes perpétuels, le repos lui est devenu inconnu. « tu as du fraisier ? » gamine qui trépigne comme un soir de noël, elle ne peut s'empêcher d'être excitée à l'idée de manger des fraises. innocence et naïveté d'un bambin, elle n'est plus l'adulte qu'elle était il y a quelques mois. détruire, ravagée par la peine. pourtant, la lumière perce peu à peu chaque jour dans la tempête. « tu devrais prendre un jour de congé pour te reposer » dit-elle, en faisant la moue. elle trouvait que son frère travaillait beaucoup trop pour maintenir une bonne santé et elle apprécierait de pouvoir passer une journée entière à ses côtés. « je préfère manger un peu, qu'on se baigne et qu'on remange un peu » conclue-t-elle avec un sourire éclatant, gamine au coeur anesthésié, qui refuse de sentir la peine qui la brûle.

- - nous tenons à la douleur, parce que c’est la seule chose qu’on nous a laissé. (@amelia langston)

Le jeune trentenaire était vraiment content de pouvoir profiter d’une après-midi avec sa petite soeur. Il avait toujours été proche d’elle, à la protéger coûte que coûte, il aurait même été capable de se battre pour elle quand ils étaient enfants. L’adoption de sa soeur, il s’en souvenait plutôt bien quand même, c’était un de ses meilleurs souvenirs. Ce qui lui était arrivé récemment était définitivement injuste mais l’homme essayait d’être présent pour elle, pour l’aider à son deuil que lui même avait dû traverser dans une situation similaire il y a quelques années quand il avait perdu sa copine, sa fille mais aussi leurs parents d’une manière vraiment tragique et injuste. La brune était une artiste, et l’homme sourit en observant son dessin, il savait qu’elle ne les montrait pas à tout le monde et ça le touchait vraiment qu’elle lui fasse confiance à ce point. C’est magnifique, tu gères, comme toujours. Je vais finir par te commander des tableaux, je t’assure… dit-il en souriant, mais en étant totalement sérieux. Son étage manquait un peu de décoration, et puis il serait ravi et fier qu’un des tableaux de sa soeur soit accroché à l’hôtel aussi, après tout c’était de famille. L’homme s’excuse de ne pas avoir pu profiter d’elle avant, il était parti très tôt ce matin là et n’avait pas pu prendre son petit déjeuner avec elle, mais il se rattrapait cet après-midi avec des boissons et des gâteaux. Il affiche un immense sourire quand elle lui demande si il avait du fraisier, bien évidemment, il savait à quel point elle raffolait des fraises et il voulait vraiment lui faire plaisir ce matin. Oui, il y en a même deux, rien que pour toi, je sais à quel point tu en raffole! dit-il en riant un peu. Lyam était vraiment content de la voir, surtout qu’il était fatigué par le boulot en ce moment, il travaillait vraiment énormément — presque trop, il le savait et l’idée de sa soeur n’était pas si mauvaise. Un jour de repos, voilà bien des mois qu’il n’en avait pas pris un, c’était un acharné du travail. La petite lui indique vouloir manger un peu, se baigner, et remanger alors l’homme s’assied à ses côtés avant d’ouvrir le petit carton où se trouvent les différents gâteaux, il tend une cuillère qu’il a récupéré dans le restaurant de l’hôtel à sa soeur afin qu’elle puisse manger comme elle en avait envie. Je sais, je verrai quand je peux en prendre un. Allez, assez parlé boulot, mangeons! Enfin mange, profite-en. J’espère qu’ils sont bons, normalement oui. dit-il en souriant avant d’attraper une cuillère lui aussi. Il n’avait pas très faim, mais il voulait goûter malgré tout ces gâteaux. Tu te sens bien à la maison, ça va? Tu sais que tu peux me le dire si il y a quelque chose qu’il ne va pas. Il lui offre un nouveau sourire, il voulait qu’elle se sente au mieux. Il l’hébergeait temporairement dans la chambre d’ami, qui était la sienne maintenant. Elle pourrait rester tout autant qu’elle le souhaitait, il s’en fichait mais ça lui faisait plaisir de l’avoir à ses côtés. Ça le rassurait aussi, parce qu’il savait à quel point elle n’était pas bien depuis la tragédie. C’était mieux ainsi, il la protégeait, et elle lui rendait en échange par sa douceur et sa tendresse.

un sourire s'affiche sur son visage alors que ses joues prennent une teinte écarlate. la proposition de son frère réchauffe son coeur et son visage, touchée par ses mots. « pour toi, ce sera même gratuit » qu'elle lance à la volée, néanmoins sérieuse. ce ne serait qu'un maigre remerciement, une maigre compensation pour tout ce qu'il a fait pour elle. depuis toujours et surtout depuis ces derniers mois. l'héberger, la soigner. l'aider à aller mieux. il ne faisait pas de doute que sans lui, l'enfant serait noyée depuis longtemps. il est l'une des deux seules personnes avec qui elle aime être complètement, lui et tony. ils lui apportent une tranquillité d'esprit trop nécessaire pour être refusée et tous les gestes que son frère entreprend à son égard pour prendre soin d'elle le lui montre bien. ils ont toujours été proche et l'adoption d'amelia n'a jamais été un secret pour personne. bien au contraire. elle l'a appris très tôt et ça ne lui a pas vraiment fait mal. parce qu'ici elle était voulue, c'est elle qu'ils ont choisi pour intégrer leur famille. et elle ne s'est jamais sentie plus aimée qu'au sein de sa famille, qu'au sein des wilson. les langston ont réussi à faire de la sérieuse concurrence mais tout s'est envolé lors de l'accident. elle n'ose plus revoir sa belle-famille qui ne l'est plus, elle n'ose plus regarder cette famille qui lui rappelle tant finn. finn qui est parti. elle tente de faire taire cette voix dans sa tête, celle qui lui dit qu'il ne reviendra jamais et qu'elle est folle. qu'il n'est pas avec elle tous les jours, qu'elle ne fait que l'imaginer. parce que c'est trop douloureux de le laisser partir, de devoir vivre seule dans ce monde de requins. de devoir vivre sans lui. c'est juste trop. elle ferme les yeux un instant pour chasser toutes ces pensées négatives qui disparaissent lorsque lyam lui plante deux fraisiers devant ses yeux écarquillés. un large sourire vient se planter sur les lèvres de l'enfant alors qu'elle se lève quelque peu pour claquer un long baiser sur la joue de son frère. « je ne pouvais pas rêver mieux. toi, des fraisiers et la plage » sa voix est rieuse, heureuse. ses émotions changent au gré du vent, bascule qui s'opère en l'espace d'une demi seconde. elle fait une simple moue lorsqu'il évite la question du boulot mais accepte néanmoins la cuillère qu'il lui tend et la plante directement dans le gâteau qu'elle porte à sa bouche sans plus attendre. une exhalaison de plaisir lui échappe, un sourire béat sur les lèvres et les yeux plissés. rien ne pouvait lui faire plus plaisir à l'instant, une nuée de douceur. « c'est parfait ne t'inquiète pas. j'espère que je ne vous dérange pas trop avec emeline tout de même » une petite moue s'imprime sur ses lèvres à nouveau lorsqu'il lui demande comment elle se sent chez lui, pas vraiment heureuse de devoir vivre chez son frère à presque trente ans. elle aimait être proche de lui, cela leur permettait de passer du temps tous les deux. mais elle détestait l'idée de devoir s'imposer et lui enlever toute intimité alors qu'il était fiancé.