(f/libre) au choix

Gabe regardait sa femme Lena droit dans les yeux. Le regard dur et impassible. Il détestait les ultimatums. Il n’était pas bons pour la gestion de ceux-ci. Ce sentiment d’impuissance. Sentiment qu’il détestait par dessous tout depuis sa naissance. L’incapacité d’avoir le contrôle, l’inévitabilité d’être mis au pied du mur. Sauf que cette fois-ci il ne pouvait pas y échapper. Il avait merdé et sévèrement cette fois. Il s’était fait prendre, comme un enfant qui mange la dernière mousse au chocolat et qui accuse le chat. La tromperie il savait gérer. Plus il avait des années de mariages au compteur, plus il faisait des écarts sur la route de la fidélité. D’abord, ce fut quelques aventures: des secrétaires d’un cabinet concurrent, des clientes ou bien des rencontres en soirées mondaine. Le monde ne manquait de jolis femmes à découvrir. Et puis, c’est devenu plus long et plus récurrents, allant de quelques semaines à quelques mois. Ne dépassant jamais un an. Sauf avec elle, mais elle c’était particulier. Une place déchirante dans son coeur, son touché gravé dans sa peau pour l’éternité, un souvenir devenue amère. Neva l’avait quitté dans un mot il y’a six mois. Depuis, il avait deux aventures, sans lendemain. Peu importe la longueur, il avait réussi à passer ses aventures sous silence, certain que son manège ne serait jamais découvert. Jusqu’à ce soir.
« We are leaving New-York or we are over. » avait-elle dit ce soir là. D’une fermeté qu’il ne lui connaissait pas. Il s’était retrouvé comme deux ronds de flan face à sa femme. « Leaving where honey? Do you need some time off work? » Il faisait l’innocent, mine qu’il ne comprenait pas. Les yeux écarquillés, il tenta de prendre sa femme dans ses bras. Lena était une ses beautés qu’on ne trouvait pas tous les jours. Une beauté presque angélique. D’une douceur presque enfantine. « Please don’t think I’m stupid Gabriel. I know you when you lie. Especially straight to my face. » Lena se décolla de son étreinte avec fougue. Elle ne plaisantait pas du tout. Elle était très sérieuse. Gabe l’avait beaucoup aimé et affectionné jusqu’au point de l’épouser il y a un tout petit plus de six ans. D’une famille modeste, peinant à travailler de cabinet en cabinet, Gabriel l’avait rencontré et elle avait illuminé sa vie. Une chevelure rousse flamboyante qui faisait n’importe quel homme tournait la tête. Lena avait tourné la tête pour lui, l’avait présenté à sa famille, ses contacts et lui avait donné le pouvoir qu’il avait tant recherché au fil de sa vie. Puis les années s’étaient effilochés et la passion s’en était allé ne laissant que l’affection profonde. Lena connaissait tout de lui, elle avait une place dans son coeur et dans sa chair. Ils se parlaient parfois sans même se parler, un regard suffisait. Il connaissait les envies de Lena d’un enfant, d’agrandir leur famille, mais il n’était pas prêt encore, ni même si elle le serait un jour.  Il ne pouvait plus reculer maintenant. Lena avait été plus perspicace qu’il l’aurait pensé, elle l’avait pris la main dans le sac. « I know everything about this girl. My friend saw you with her at the Roosevelt.. » Quelle fille ? Quelle amie ? Quand ? Il tentait de rester stoïque. Il n’osait pas en demander plus, il savait que la cage pouvait se refermer sur lui à la moindre petite erreur, à la moindre petite  réponse de travers. « Lena.. I’m sorry. It was a one-time thing » avec elle. En tout cas. S’il n’avait pas fait carrière dans le droit, il aurait pu être dentiste. Il mentait comme un arracheur de dents. Il était prêt à lui rétorquait et s’étendre en excuses, ce n’était pas au gout de sa femme. Pas le moins du monde. Lena n’était pas une pimbêche riche, elle était cultivée et intelligente.  Elle fait une force de caractère qu’il possédait. Il se disputaient rarement acceptant les défauts de l’autre. « Listen, I love you and I’ve been loving you for the past decade but, I won’t accept humiliation. So, my family has a house in California. We will move out there, until all is fixed. » C’était clair et concis. Gabriel le savait. Il avait merdé sérieusement merdé. Lena allait le tenir. Il ne voulait pas la perdre. Et vice versa. Gabriel se massa les tempes, torturé sur sa réponse. Il voulait exploser, rétorquer et la combattre, sauf qu’il avait trop à perdre maintenant qu’elle connaissait ses écarts. « I don’t have a choice, right? » Lena eu un sourire en coin. Elle s’approcha de lui, posa sa main sur sa joue et embrassa son mari du bout des lèvres. De ce baiser, elle corroborer ses inquiétudes. Il n’avait définitivement pas le choix de déménager de l’autre côté du pays.