darkness and light (rony)

— we've all got both dark and light inside of us. what matters is the part we choose to act on. that's who we really are. @Tony Bianchi

Être la benjamine d’une famille c’est à la fois la place de l’enfant choyée et paradoxalement celle du vilain petit canard. La fratrie Bianchi n’échappait pas à la règle. Rosaline était la benjamine de deux forts caractères et tenait elle-même un fort caractère, hérité de leur gênes italiens. Leur enfance avait été paisible, Tony et Rosie avait peu en commun dû à leur grande différence d’âge. L’affection était présente. Rosaline voyait Tony comme son mentor, son avis prenant énormément de place dans sa vie. Elle lui avait peu dit au cours de sa vie. Tout avait basculé lorsque leur mère avait succombé aux bras meurtrier du cancer. Rosaline avait voulu prendre son envol tandis que Tony et son père l’avait intimé de rester avec eux. Souder. Comme des moules à un rocher.

Depuis, quelque chose s’était brisé. Chacun des membres de la fratrie tenait des rancoeurs entre les deux autres. Tenus sous silence. Faire des scandales n’étaient plus de leur âge. Rosaline le savait. Elle avait passé une partie de sa vie en apnée, noyée par les convenances. Bien se tenir. Être dans les règles. Tenir l’héritage du restaurant. Faire ce qu’on attendait d’elle. Elle s’était entêtée à être bien sous rapport.
Aujourd’hui elle commençait doucement à imploser. Sa carapace se fêlait, craquelant sous le poids des années perdues. Les années perdues à être une autre. Potentiel gâché ? Elle ne savait plus faire la différence.

Un texto bref reçu très tôt. Tony l’avait sommé chez lui aux aurores. La jeune brune n’avait pas eu plus d’informations. Par chance, elle était réveillé tôt, prise d’insomnie. Avait-fait quelque chose de mal dans les commandes de vin du restaurant ? Avait-il besoin d’elle pour garder Lucia en urgence ? La pré-adolescente était en âge de se garder toute seule, mais parfois Tony aimait savoir l’une de ses soeurs avec elle. Sait-on jamais ce qui pouvait arriver, même dans une ville aussi tranquille que Carmel. Généralement c’était Teodora qu’il appelait mais, depuis leur dispute au restaurant, l’ambiance était plus que tendue. Si tendue qu’elles auraient pu être couper au couteau. Rosaline se retrouvait entre les deux pour la première fois. Elle n’avait pas l’habitude de cette place ingrate, habituellement toujours en retrait de leur relation. La place du vilain petit canard encore et toujours.
Rosaline arriva chez son frère peut avant neuf heures trente. Elle connaissait la maison par coeur, elle avait passé tant de temps ici. Elle avait même un double des clés qu’elle n’utilisait presque jamais. Elles étaient là, accrochée à ses propres clés. Elle toqua, soucieuse de ne pas réveiller sa nièce au vue de l’heure matinale.
Pas de réponse. Rosaline se mordit la lèvre d’anxiété et utilisa sa clé pour rentrer dans la maison. « Tony tu es là ? J’ai toquée mais pas de réponse..  » La jeune femme rentra la maison et trouva son frère dans le salon. Enseveli sous de la paperasse la tête dans la lune. « Fratello ? »