something in his eyes (pavzie)

la nuit étoilé tombe doucement sur la ville, les bars et les restaurants s’illuminent de leurs beautés éclatantes, faisant vibrer les rues de vies ! les bruits des verres qui s’entrechoquent, les bavardages en terrasse, non loin de cette plage de sable dorée. Puis dans cette masse sombre, noir de monde, on retrouve la silhouette fine et presque invisible d’un jeune homme. Mais ce soir, il n’est pas le voleur, le mécréant qu’il est habituellement ! il est juste ce gamin de vingt-cinq ans qui veut respirer le bien-être, la folie, la simplicité. Pavle est là, loin de ses habitudes, loin de son quartier, de son appartement en ruine ou dans le salon d’une maison remplie de richesse. C’est suffisamment rare pour être notifié. Pourtant, proche du bar, il ne peut s’empêcher de glisser des regards sur la foule l’entourant. Comme un tigre, ou bien un aigle, il guette avec attention sa prochaine cible. Il remarque bien cette femme à la longue chevelure rousse qui porte une beau bijou flambeau neuf ! Cette façon de parler, cette façon de vanter ses biens, ses richesses. Oh oui, il compte bien faire d’elle sa prochaine proie. La faire vibrer, la perturber jusqu’à la faire plier ! Et surtout, la faire parler : son prénom, son nom, son adresse, le moindre détail lui sera utile.

mais alors qu’il ne faisait pas attention, il percute une épaule en se retournant un peu trop vite. Son verre lui échappe des mains et le contenu se renverse en partie sur son propre haut. Il roule du regard agacé, se maudissant de ne pas être aussi attentif que d’habitude ! lui, il doit faire gaffe, il n’a pas les moyens de se payer des vêtements comme il le souhaite. finalement, ses yeux azur, presque gris viennent croisé ceux d’une jeune femme. une blonde. il jurerait la connaître, de l’avoir déjà rencontré une fois dans sa vie au moins...

il finit par marmonner des mots entre ses dents sans quitter son regard pour autant.

“ ‘scuse, t’as rien ? ”

yeux dans les yeux, il tente de remettre un nom, ou une situation sur le visage de cette fille. il connaît cette chevelure blonde, ce regard en même temps arrogant, en même temps innocent. ouais, il est certain : il l’a déjà vu quelque part, mais il ne sait pas. il n’arrive pas à se souvenir d’où ! ses souvenirs sont beaucoup trop mélangés avec le flux d’alcool qui coule lentement dans ses veines après ses trois, ou peut-être quatre verres d’alcool ?  il ne sait plus vraiment en réalité. il a bu, sans compter. il la détaille sans la moindre discrétion. Puis ses mots qui lui parviennent à ses oreilles, il fronce un peu plus le regard, ses sourcils montrant bien son intrigue, son incompréhension. visiblement, elle le connaît et elle le cherche partout depuis un moment. Mais qui peut bien être cette femme ? elle ne ressemble pas aux femmes qu’il fréquente habituellement. Elle semble trop… “propre” sur elle. trop riche. Oh, peut-être fait-elle une future cible de ses vols ? un demi-sourire caché se dessine sur ses lèvres.

“ mais, t’es qui en fait ? on se connaît ? ”

Demande t-il calmement, reposant par la même occasion le verre qui lui colle entre les doigts sur le bar dans son dos, demandant une serviette ainsi qu’un autre verre vu que celui-ci est désormais vide. on lui serre vite, il le prend vite entre ses doigts, prenant une première gorgée. Il la regarde, sans pour autant lui accorder une véritable importance. Ses pensées étant virevoltante dans son prochain méfait. l’hésitation entre la rouquine et la blonde qui lui fait face.

un peu surprise blondie qu'il ne reconnaisse pas celle qui l'avait aidé à se sortir d'une telle galère dans laquelle il s'était mis. un peu vexée également, elle tentait de ne pas s'énerver contre lui avait l'alcool qu'elle avait elle-même dans le sang et qui commençait a faire son effet. "moi je suis qui ? je t'ai sauvé la mise quand tu t'es introduis chez moi espèce de crétin !"

Lizzie eut un petit rire nerveux, peut être était elle même un peu agacée qu'il ne se souvienne pas de son visage. par petite "vengeance" personnelle, elle lui arrachait son verre des mains pour en boire aussi une gorgée, sans poser son regard sur lui. "merci pour le verre, on va dire que c'est pour le fait de t'avoir sauvé de la prison. imbécile."

elle avait tant envie de le laisser planter là avec son air satisfait et pourtant elle ne pouvait pas le lâcher de si tôt après tout ce temps à le chercher. Lizzie était impressionnée par le fait qu'il soit vraiment resté dans l'ombre, comme oublié. si il pouvait lui apprendre ça, peut-être qu'elle pourrait enfin échapper à ce mariage et ses parents qui lui forçaient de vivre une vie qu'elle ne désirait pas. mais plus l'alcool montait, plus son regard devenait vide. arriverait-elle à rentrer toute seule chez elle ce soir ? allait-elle même rentrer tout court ? il lui fallait encore quelques verres pour décider.

il a le regard un peu dans le vide, un peu secoué par tout cet alcool qui brûle ses veines, son corps qui transpire, ses yeux qui se perdent en même temps sur la foule qui les entourent, mais également sur le visage de cette blonde qui semble se vexer de ses mots. sa façon de répondre, de  parler, de le regarder. Il comprend bien qu’elle est vexé. Néanmoins, son coeur loupe un battement, sa respiration s'essouffle soudainement à ses mots quand elle parle de s’introduire chez lui. Fronçant les yeux, il fait un pas de plus dans sa direction et vient murmurer à son oreille, un air également agressif.

“ évite de dire des choses comme ça alors qu’il y a du monde autour de nous. évite de parler de ça comme ça. sinon je serais beaucoup moins calme après.  ”

Puis, le jeune homme se recule un peu, la regardant de nouveau, mais ses yeux bleus ne la lâche pas pour autant. Il l’a détaille encore un peu plus, ouais, il la trouve mignonne. Mais les traits de son visage sont assez tirés, il a l’impression qu’en plus de cet alcool qui accentue l’effet de fatigue, elle semble épuisé. Physiquement, mais plus moralement. Il a l’habitude d’observer le monde qui l’entoure, il remarque donc les petites choses du quotidien, les petits défauts qui peuvent en dire beaucoup. Alors qu’il se perd dans ses pensées, elle vient lui arracher le verre des mains. Il hausse un sourcil, la laissant faire. Mais il lui reprend bien vite.

“ t’es au courant qu’on finit pas en prison pour ça ? et s’tu veux pas d’emmerde, arrête tes menaces. je me souviens bien de toi maintenant. et je fréquente pas chez ceux… que j’ai visité, alors salut  ”

Dit-il en prenant son verre et recule pour s’éloigner, disparaître comme il l’a fait la première fois lorsqu’il était chez cette fille.

la gamine était d'autant plus agacée par son comportement, presque dégoûtée qu'il agisse encore ainsi. elle n'avait pas réellement l'habitude qu'on lui résiste, qu'on lui parle ainsi. elle était Elizabeth Davies après tout et par habitude les hommes désiraient plus que tout son attention, mais pas cette fois. un soupire s'échappait de ses lèvres alors qu'elle le regardait s'éloigner. que pouvait-elle faire de plus que de le laisser partir car elle n'était pas du genre à imposer sa présence aux autres. Lizzie souriait difficilement à ses nouveaux amis, secouant la tête a leurs inquiétudes face à son changement de comportement. non ça va, c'est personne.  

durant toute cette foutue soirée elle tentait tant bien que mal de l'oublier, de s'amuser en enchaînant les boissons alcoolisées. et vint cette fois la proposition de trop peut-être, cette petite poudre blanche qui tant de fois lui donnait envie par la simple curiosité de s'échapper un peu de sa vie qu'elle avait en horreur. je sais pas, peut-être une autre fois ? énième refus car elle n'avait absolument pas l'audace de sauter le pas, puis elle se sentait déjà assez défaillir avec tout l'alcool qu'elle avait dans le sang. oh sérieux, tu dis toujours ça Davies. lance toi.

Lizzie fixait longuement la poudre avant de refuser une nouvelle fois, moquée par ceux qui l'entouraient car elle n'osait pas "s'amuser pour de vrai". soirée gâchée, un nouveau soupire s'échappait de ses lèvres agacée par leurs moqueries. fatiguée et trop alcoolisée, elle n'avait pas remarqué que son portable n'avait plus de batterie et donc aucun moyen de rentrer en voiture. c'était peut-être risqué, mais elle quittait ce bar seule pour se rendre chez elle à pieds inconsciente du danger qu'elle attisait sur sa personne.

Ne laissant pas le temps à la blonde de dire quoi que ce soit pour le retenir, il a déjà disparu dans le bain de foule présent dans le bar en question. ça, il a toujours été très doué pour ça, disparaître.  Se mouvoir comme une ombre. Se camoufler avec une grande facilité au milieu des autres personnes. Il rejoint les deux mecs avec qu’il est arrivé un peu plus tôt, se posant sur l’un des fauteuils du fond du bar, mais posé de façon à ce que personne ne puisse le voir. Dans le recoin du fauteuil. Venant boire un coup de son verre, balayant la scène des yeux, de ses mascarades constantes. Les rires faux, les esclaffades ridicules. Pourtant, toute son attention était pris par le même visage, cette jeune fille aux yeux arrogants, cette princesse à la chevelure dorée. Princesse oui c’était bien le mot. Dans ses maigres souvenirs, elle se souvenait parfaitement de la maison de la demoiselle. Une grande maison, riche en tout point ! Puant l’or de loin. Mais, il avait déjà risqué de se faire prendre en venant chez elle, il ne recommencerait pas de si tôt ! Puis, il se souvient aussi de sa demande des plus folles. Celle de l'amener avec lui lorsqu’il avait sauté de cette fenêtre.

Un maigre sourire moqueur apparaît sur son visage, se souvenant parfaitement de cette scène sortant de l’ordinaire. Mais toute son attention est tiré par ses “amis” qui discutent un peu trop fortement. Puis la soirée s’écoule lentement dans la nuit qui tourne. Il finit par se lever de sa place après plusieurs verres. Il décide qu’il est temps de partir, de rentrer chez lui. Ou de passer par une maison sur son chemin peut-être… Il a bien besoin de récupérer de l’argent pour remplir son réfrigérateur. L’air pur s’engouffre dans ses poumons, le vent frappant son visage de plein fouet. Sortant une cigarette de son paquet, venant la mettre à son bec pour tirer une grande latte. Il remarque la forme féline qui s’éloigne devant lui.

Toujours cette même fille. Il roule des yeux, mais est incapable dans le fond de détacher son attention d’elle. Ouais, il la trouve belle. Mais trop arrogante. Pourtant, il surveille ses faits, ses gestes. Elle semble ne pas marcher droit, l’alcool jouant un rôle important. Mais voilà, le danger pour une fille à ses heures dans la ville était bien réel. Accélérant d’un pas, arrivant dans son dos, il recrache sa fumée.

“ c’est dangereux de traîner toute seule comme ça, surtout une fille de ta valeur  ”

un peu perdue dans sa petite bulle pendant qu'elle marchait, Lizzie tentait d'éviter de s'étaler au sol pendant les minutes qui s'écoulaient. à cet instant précis elle se maudissait vraiment de ne pas avoir de batterie sur son téléphone, ne pouvait pas appeler un chauffeur pour qu'il vienne la récupérer ou ne serait-ce qu'un taxi, elle devait faire avec les moyens du bord mais ça ne l'enchantait absolument pas de marcher autant de temps. ce n'était pas dans ses habitudes de marcher pour aller quelque part.

alors qu'elle pensait juste avoir froid, non ce nouveau frisson parcourait l'entièreté de son corps laissant place encore une fois a un sentiment d'agacement. sa voix lui irritait autant les oreilles que ça lui plaisait de le savoir finalement à ses côtés. le regard de Lizzie se posait sur lui, restant silencieuse un instant car elle voulait l'observer malgré le peu de lumière dans cette rue. elle se demandait soudainement pourquoi elle ressentait autant d'attirance et ce sentiment d'adrénaline lorsqu'il lui faisait face, c'était perturbant et peu croyable.

"tu sais que tu es vraiment un mec agaçant ? j'ai aucune valeur, je suis simplement une transaction qui doit fermer sa bouche et se contenter de ce qu'elle a." ce n'était pas réellement l'alcool qui parlait ce soir, si bien qu'il lui donnait un peu de courage pour cracher son venin. mais Lizzie n'était qu'une jeune fille triste rêvant de pouvoir s'enfuir et le simple fait de le voir lui aussi libre comme l'air, l'agaçait au plus haut point.